À défaut d'une grande liste, Les Fondus s'y collent pour vous livrer quelques suggestions. Des romans surprenants en cas de panne d'idées à la veille de cette période de fêtes.
Les salons polar ressemblent un peu à des foires, avec un bon côté : rencontrer un auteur et prolonger le plaisir d'une lecture. Ce qui s'est produit avec Joseph Incardona en novembre dernier à Lamballe. Il a séduit tout le monde avec Remington, un roman lu d'abord avec facilité, presque indifférence, avec qu'il ne prenne un ton résolument noir et assez imprévisible. Être surpris par un livre, ça n'arrive pas tous les jours. On a plus souvent l'occasion de pester - non je ne dirais rien sur le dernier Franck Thilliez, très intéressé par ce qui se passe dans le cerveau humain et justement, lisez plutôt Inversion, de Brian Evenson, immersion puissante dans l'esprit d'un jeune pris de déséquilibre, impossible d'en dire plus ! Enfin le gros coup de coeur vient de chez Marc Pellacoeur (déjà ce nom, tout un programme) avec Aux vents !, qui sur fond de meurtre nous parle au plus près et avec tant de justesse de la simple difficulté de vivre. Quand fond et forme réalisent des merveilles...
Il y a peu sur Pol'art Noir le Forum on se posait la question de l'état des lieux du polar francophone. Dans cette optique je me suis dit qu'il était temps de lire Anaisthêsia d'Antoine Chainas. C'est un roman dans un monde un peu décalé, comme projeté dans un univers un peu plus sombre... La société que décrit Anaisthêsia est un peu poussée, un chouïa décalée, un peu fantasmée (ou cauchemardée), un mélange entre l'Europe et les USA. Un genre d'anticipation rétroactive (je ne sais pas comment dire). C'est d'ailleurs un côté du roman que je trouve bien réussi, c'est un peu comme chez Shakespeare. Je causerai prochainement de ce roman dans L'Indic, mais sachez d'ores et déjà qu'il me semble bien qu'il y ait un souffle et un ton qui parcourent la chose. À lire assurément pour une plongée dans le noir de chez noir.
Plus Série Z et léger avec ce bon vieux thème du type qui tombe en panne de voiture dans un coin paumé avec une histoire d'amour qui se profile à l'horizon, je vous conseille le Louisiana Breakdown de Lucius Sheppard accompagné de quelques morceaux de Dire Straits et Bruce Springsteen avec du cajun et zydéco. Un roman fantastique (dans le sens du genre) et noir dont on ne sera pas sans reparler par ailleurs.
Et comme troisième cartouche, les livres comme les roses, s'offrent de manière impaire. Un bouquin que je n'ai pas encore lu - d'un auteur dont les bonnes nouvelles ont un temps hanté le forum de Pol'Art Noir - vient de sortir chez Ecorce : Retour à la nuit d'Eric Maneval pourrait bien être du bon.
Joseph Incardona, Remington, Fayard Noir, 2008
Brian Evenson, Inversion, 10/18, 2008
Marc Pellacoeur, Aux Vents !, À plus d'un titre, 2009
Antoine Chainas Anaisthêsia, Gallimard Série Noire, 2009
Lucius Sheppard, Louisiana Breakdown
Eric Maneval, Retour à la nuit, Ecorce, 2009
Les salons polar ressemblent un peu à des foires, avec un bon côté : rencontrer un auteur et prolonger le plaisir d'une lecture. Ce qui s'est produit avec Joseph Incardona en novembre dernier à Lamballe. Il a séduit tout le monde avec Remington, un roman lu d'abord avec facilité, presque indifférence, avec qu'il ne prenne un ton résolument noir et assez imprévisible. Être surpris par un livre, ça n'arrive pas tous les jours. On a plus souvent l'occasion de pester - non je ne dirais rien sur le dernier Franck Thilliez, très intéressé par ce qui se passe dans le cerveau humain et justement, lisez plutôt Inversion, de Brian Evenson, immersion puissante dans l'esprit d'un jeune pris de déséquilibre, impossible d'en dire plus ! Enfin le gros coup de coeur vient de chez Marc Pellacoeur (déjà ce nom, tout un programme) avec Aux vents !, qui sur fond de meurtre nous parle au plus près et avec tant de justesse de la simple difficulté de vivre. Quand fond et forme réalisent des merveilles...
Il y a peu sur Pol'art Noir le Forum on se posait la question de l'état des lieux du polar francophone. Dans cette optique je me suis dit qu'il était temps de lire Anaisthêsia d'Antoine Chainas. C'est un roman dans un monde un peu décalé, comme projeté dans un univers un peu plus sombre... La société que décrit Anaisthêsia est un peu poussée, un chouïa décalée, un peu fantasmée (ou cauchemardée), un mélange entre l'Europe et les USA. Un genre d'anticipation rétroactive (je ne sais pas comment dire). C'est d'ailleurs un côté du roman que je trouve bien réussi, c'est un peu comme chez Shakespeare. Je causerai prochainement de ce roman dans L'Indic, mais sachez d'ores et déjà qu'il me semble bien qu'il y ait un souffle et un ton qui parcourent la chose. À lire assurément pour une plongée dans le noir de chez noir.
Plus Série Z et léger avec ce bon vieux thème du type qui tombe en panne de voiture dans un coin paumé avec une histoire d'amour qui se profile à l'horizon, je vous conseille le Louisiana Breakdown de Lucius Sheppard accompagné de quelques morceaux de Dire Straits et Bruce Springsteen avec du cajun et zydéco. Un roman fantastique (dans le sens du genre) et noir dont on ne sera pas sans reparler par ailleurs.
Et comme troisième cartouche, les livres comme les roses, s'offrent de manière impaire. Un bouquin que je n'ai pas encore lu - d'un auteur dont les bonnes nouvelles ont un temps hanté le forum de Pol'Art Noir - vient de sortir chez Ecorce : Retour à la nuit d'Eric Maneval pourrait bien être du bon.
Joseph Incardona, Remington, Fayard Noir, 2008
Brian Evenson, Inversion, 10/18, 2008
Marc Pellacoeur, Aux Vents !, À plus d'un titre, 2009
Antoine Chainas Anaisthêsia, Gallimard Série Noire, 2009
Lucius Sheppard, Louisiana Breakdown
Eric Maneval, Retour à la nuit, Ecorce, 2009