T.V. Murder

lundi 29 décembre 2014

Photo de Helmut Newton, T.V. Murder, Cannes, 1975 (cliquez pour agrandir)

Assassins sans couteaux (Petit Polar n°362)

jeudi 18 décembre 2014



Ils sont légions ces assassins sans couteaux dont nous parle Juliette...



Les Anges de la nuit (State Of Grace, Phil Joanou, 1991)

mardi 16 décembre 2014


Dès le générique tout en gros plans sur une parade de la St Patrick, le scénario prend son temps pour installer les éléments de la tragédie. Les personnages se dévoilent petit à petit, dans des décors et une façon de filmer marqués début des années 90, sans que cela n'enlève rien au charme du film.

Les anges de la nuit raconte la vie d'un gang irlandais en fin de course, confronté à un gang italien qui semble plus puissant. Pendant que les chefs transigent, chacun des personnages se dirige inexorablement vers ce à quoi on s'attend. Alcool, trahison, violence... le film est sans appel et le propos est tenu jusqu'à la scène finale qui nous transporte dans un western. 

Ce film n'est pas sans rappeler La nuit nous appartient (Cf. L'Indic n°12) de James Gray, notamment pour le seul personnage qui semble s'en tirer : la femme. Merci à 813 pour cette carte blanche donnée à Anne Rambach qui nous a permis de visonner le film au Cinématographe de Nantes.

Caroline de Benedetti & Emeric Cloche.

Le tueur et la tuée (PP n°360)

jeudi 11 décembre 2014


Quatrième Petit Polar pour Jeanne Moreau, Le tueur et la tuée, une histoire de fantômes...



Alleluia (Fabrice de Welz, 2014)

mardi 9 décembre 2014



Martha Beck et Raymond Fernandez devinrent les Lonely Hearts Killers dans les États-Unis de la fin des années 40. Ils auraient assassiné un vingtaine de femmes de 1947 à 1949. Le couple est porté à l'écran dans Les Tueurs de la lune de miel (Leonard Kastle, 1970), Un homme fatal (Andrew Lane, 1991), Carmin profond (Arturo Ripstein, 1996) et Cœurs perdus (Todd Robinson, 2006). Ils sont aussi les vedettes d'un épisode de la télé-série Cold Case : Affaires classées.


Pour le réalisateur Fabrice de Welz, Michel (Laurent Lucas) et Gloria (Lola Duenas) s'aiment mais ils n'attendent pas les mêmes choses de leur histoire d'amour. Ce sont deux amoureux sans le sou, touchants et très bien joués. La réalisation se fait sur des choix esthétique forts, caméra placée au plus près des visages. Plusieurs scènes dégagent un grand onirisme. Le glauque est parfois traversé par la lumière, par l'humour aussi, un humour noir et grinçant qui aide à prendre un peu de recul. On peut d'ailleurs se rappeler par moments le film terrible de Francis Girod sur un autre fait divers : Le trio infernal (1974). Le propos, les personnages, les décors, les situations, tout sonne juste dans l'Alleluia de Francis de Welz.



Emeric Cloche.



Sorties ciné : Manchette & Lansdale

vendredi 5 décembre 2014

Deux films tirés de romans arrivent bientôt sur nos écrans, deux auteurs majeurs du polar. Commençons par l'américain Joe R. Lansdale. Jim Mickle se colle à la réalisation de Cold in july, d'après le roman Juillet de sang. Le film sort le 31 décembre 2014 en France, avec au casting Michael C. Hall (Six Feet Under, Dexter) et Don Johnson.

Jusqu'ici, Jim Mickle donnait plutôt dans le film d'épouvante (We are what we are, sorti directement en DVD). Avec Cold in july, présenté à Cannes et à Deauville. Mickle semble être accro à Lansdale puisqu'il travaille maintenant sur l'adaptation en série des aventures de Hap et Leonard, les deux héros de l'auteur.


Côté français Jean-Patrick Manchette est à l'honneur. Quelques réalisateurs avait déjà tenté l'adaptation (parfois très libre) de ses romans : Nada de Claude Chabrol - Trois hommes à abattre de Jacques Deray et Pour la peau d'un flic d'Alain Delon. La position du tireur couché avait donné en 1982 Le choc (Robin Davis). C'est un autre français qui s'empare de ce roman emblématique. 

The Gunman sortira le 25 février 2015, avec Pierre Morel à la réalisation pour une production américano-franco-espagnole au gros casting : Sean Penn, Idris Elba et Javier Bardem. Pierre Morel a déjà réalisé Banlieue 13, Taken et From Paris with love, ce qui peut laisser planer quelques inquiétudes sur cette adaptation.


Chain Gang (Petit Polar n°358)

jeudi 4 décembre 2014


Premier single de Sam Cooke pour RCA Victor, Chain Gang sort en 45 tours le 26 Juillet 1960. La chanson qui chante les hommes enchaînés sur le bord des routes devient rapidement un succès. Si vous avez lu Une fessée pour Watson de Kinky Friedman, vous savez que la vie de Sam Cooke finit comme un polar...


Et n'oubliez pas votre petit polar n°357 du côté de chez K-Libre.

Michaël Mention, Jeudi noir

mardi 2 décembre 2014


Face à un roman basé sur la réécriture d'un fait réel ayant potentiellement touché le plus grand nombre, il y a deux types de lecteurs : celui qui a vécu cet événement et prend plaisir à en revivre les sensations et retrouver les protagonistes, ou celui qui le découvre. (Partons du principe que le 3e type, celui qui s'en fiche, ne lira pas le roman.)

Dans le cas d'une demi-finale de coupe du monde, ne pas avoir vu le match donne un atout indéniable : le suspense est assuré. Si en plus, enfant, le lecteur a eu quelques émotions en regardant Olive et Tom, parions que ce Jeudi noir est pour lui. De dribbles en buts et de paranoïa en coucheries, le partie de foot peut tout avoir d'un épisode de Dallas. Le paroxysme est atteint avec le délire qui s'empare du narrateur, transformant sa vision du match en un concentré haineux de résurgence anti-germanique écho de la deuxième guerre mondiale. Les joueurs ont ils été à ce point saisis par ce sentiment ? Difficile à dire, même si l'auteur a semble-t-il posé son histoire après avoir visionné et lu de nombreux documents et interviews. Reste que cela donne une autre ampleur au match, comme le basculement de la narration côté allemand, bonne trouvaille assimilant le narrateur à un individu petit à petit gagné par la schizophrénie.

J'avais un rêve. Un pur rêve de "prolo", démesuré. Dans la vie, quand t'es petit, tu vises haut. J'ai toujours cru que les poubelles du quartier avaient décidé à ma place ; c'est plus subtil que ça. Elles m'ont donné l'envie de fuir, mais c'est le foot qui m'a montré la direction.

Michael Mention, qui ne perd jamais de vue ses références en écriture (et ça se sent, sans doute encore un peu trop), n'oublie aucun ingrédient de la recette : un peu de contexte politique (l'élection de Mitterrand, le Front National et SOS Racisme), et un accompagnement musical. Sur ce dernier point, qu'il soit permis de soulever une protestation : le côté playlist systématique, depuis quelques années, devient lassant. Une chanson pour ouvrir chaque chapitre, c'est parfois raccord avec le sujet, là, ça sonne répétitif et inutile. 

Côté écriture, l'auteur recherche la sécheresse et le rythme des références précitées, avec un résultat qui manque d'épure. La morale de l'histoire, un peu trop dégoulinante ("L'important n'est pas d'être français mais de s'accepter comme tel. S'accepter pour mieux accepter l'autre, qu'il soit allemand, malien ou je ne sais quoi), était tout à fait dispensable. Certaines choses n'ont pas besoin d'être soulignées quand toute l'histoire nous l'a déjà fait comprendre. Mais, de tous les ouvrages de l'auteur, celui-ci s'avère le plus intéressant dans le sujet choisi et la façon de le traiter. La grosse tranche d'action et de suspense remplit son rôle et tient le lecteur jusqu'au bout du match.

Michaël Mention, Jeudi Noir, Ombres Noires, 2014, 17 €, 181 p.

Caroline de Benedetti
 
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