"On lui a fait croire au bonheur de vivre dans un système qu'il faut aujourd'hui relancer parce que c'est la crise. Mais relancer quoi ? Le marché du luxe ? Il va très bien, merci."
Les cadavres tombent à Nogent, petite ville de province. Les individus vont réagir à l'image des groupes dans lesquels ils s'inscrivent.
La gendarmerie enquête et accentue les contrôles dans la cité.
Le maire ménage la chèvre et le chou.
Les commerçants pensent à leur commerce.
Les caméras de surveillance se vendent comme des petits pains.
La presse encourage la paranoïa.
Pour une fois le tueur, un serial killer, a des motivations intéressantes, politiques, qui ne sont pas sans rappeler le massacre norvégien. Cet aspect aurait mérité un développement de l'auteur, pour contrecarrer le constat social un peu évident et habituel dans ce genre d'histoire. Heureusement, le gendarme Garand apporte une autre touche d'originalité par son attitude pantagruélique et dépressive. S'il ne sauve pas la France, pas plus que Nogent, il parviendra peut-être à remettre sur pied sa vie.
Un roman à ranger à côté du Bloc de Jérôme Leroy et de Bienvenue à Oakland d'Eric Miles Williamson.
Olivier Bordaçarre,
La France tranquille, Fayard noir, 2011, 18 euros, 343p.