La Tengo

lundi 21 février 2011


Débarquée voilà deux ans, la maison d'édition La Tengo s'est lancée avec la très parisienne collection Mona Cabriole, qui explore à chaque roman un arrondissement de la capitale, le tout baignant dans un univers musical.

La série possède les inconvénients propres à ce genre : personnage récurrent bringuebalé selon l'inspiration des auteurs, contraintes d'écriture et qualité irrégulière (mais il faudra tous les lire pour avoir une vue d'ensemble). Ainsi Six pieds sous les vivants d'Antoine Chainas restituait à la fois l'univers de l'auteur tout en proposant une autre forme, mais dans un patchwork assez peu réussi. La nuit ne viendra jamais de Joseph d'Anvers, s'il troublait par certaines idées narratives (cette pluie perpétuelle) restait trop classique dans l'écriture. Dernièrement Elvis sur Seine de Stéphane Michaka s'est avéré une excellente surprise, on n'en attendait pas moins de l'auteur de La fille de Carnegie.

Les parutions les plus innovantes et remarquables sont à chercher en dehors de cette collection, à commencer par le roman de Jérémie Guez - dont nous avons déjà dit tout le bien qu'on en pense dans l'Indic n°8 - Paris la nuit. Du côté des essais, Marin Ledun et Brigitte Font Le Bret se sont fait remarquer pour leur enquête sur les suicides chez France Telecom et la pression au travail : Pendant qu'ils comptent les morts. C'est avec une pièce radiophonique du même Marin Ledun que La Tengo propose un autre texte original (dans la collection Pièces à conviction) : Fractale, à paraître le 2 mars prochain. Très court et entièrement dialogué, son thème pourra évoquer à certains Le couperet de Westlake ou Cadres Noirs de Pierre Lemaître, mais avec une issue différente...

La Tengo possède de quoi intéresser tout type de lecteurs et confirmer que la prise de risque, aujourd'hui, se fait plutôt chez ceux qu'on nomme "petits" éditeurs.

1 commentaire:

Claude Le Nocher a dit…

Encourager les p'tits éditeurs, je ne fais que ça. Sauf que, à part Laurence Biberfeld, la série Mona Cabriole dont j'ai lu trois ou quatre titres m'a déçu, déçu, déçu. Chainas illisible, j'ai même dû renoncer. Marin Ledun est mieux inspiré par ailleurs. J'ai cru comprendre qu'ils se sont "réorganisés" (du fric qui rentre ?) chez La Tengo.
Bon, vot'chouchou Jérémie Guez, je ne connais pas encore, et je manque de temps. Et pis, pas toujours à mon tour de découvrir de nouveaux talents, c'est vot'job aussi. C'est sûrement très bon, mais émerger dans la déferlante polar, pas fastoche !
Amitiés.

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