La chambre bleue (Matthieu Amalric, 2014)

mardi 10 juin 2014


Une des questions que l'on pouvait se poser pour celles et ceux qui ont lu le livre (ou le premier chapitre du livre de Simenon) était : comment Mathieu Almaric va-t-il tourner la scène d'ouverture ?

La Chambre Bleu, roman écrit en 1964, prend (selon Pierre Assouline) pour décor le village de Saint-Mesmin (Vendée) dans lequel Simenon séjourna de 1942 à 1944. Cette année là Simenon n'écrit que 3 romans (La Chambre Bleue, L'Homme au Petit Chien et Maigret et le Fantôme).

Le film met en scène le plaisir, un plaisir "sans arrière pensées, auquel ne se succédait ni dégoût, ni gêne, ni lassitude." Mais un plaisir qui va mener au crime. Le film est tourné dans un format qui rappelle la télévision (format 4/3). La caméra est toujours proche des visages et de l'action, dans un même temps on est happé par ce qui se passe hors champ.

D'abord, le spectateur cherche à comprendre ce qui c'est passé. On sait qu'il y a eu un drame. Les personnages froids au début deviennent de plus en plus intimes au fur et mesure des scènes décousues. Les pièces du puzzle se mettent en place et on prend partie. L'ambiance des Simenon est très bien rendue. Les scènes de sexe et de nu forment comme des tableaux. La scène d'ouverture du livre, placée vers le milieu du film, fonctionne comme dans le livre. Mathieu Amalric, sur les traces de Simenon, traque "l'Homme nu", le sentiment, le plaisir, le désir, l'amour. Le drame est sans appel. Il reste une question : qui a tué ?


Caroline de Benedetti & Emeric Cloche.


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