Sortir des sentiers battus, c’est déjà un peu conquérir le lecteur. Trouver un décor inhabituel aide à y parvenir. Dans le genre polar, la mer n’est pas un lieu fréquemment utilisé. C’est sans doute ce qui explique, en partie, le succès du roman de Stefan Mani.
Mais le roman souffre à mon sens de sérieuses faiblesses, à commencer par le style souvent pauvre. Dialogues qui sonnent faux : « Je ne pouvais pas rêver mieux, ma petite Lara... », surabondance de « Répond-il, objecte Lara, propose Lara, rassure Saeli, précise Le Démon ...», tout ça sur une page. J’ai eu l’impression de ressentir une façon d’écrire et de construire les phrases différente. Ce fameux trait nordique ? En tout cas, « le ventre de sa compagne à l’intérieur duquel une petite vie s’ébat dans un océan de chaleur », pour moi ça fait cucul, en français ou dans n’importe quelle autre langue. Et des comme ça, il y en a trop dans Noir Océan. À de rares moments, l’ambiance prend le pas, la tension domine, mais plus souvent la caricature l’emporte. « Le mal est éternel et toutes les bonnes choses ont une fin... »
L’histoire... Un concentré de sacré pas de bol qui fait que plusieurs marins « portant un lourd fardeau » – restons dans le style d’expression du roman - partent en mer où tout va dégénérer. L’un a commis un meurtre, l’autre a des dettes, un autre est alcoolique, le soutier est drogué et mystique... Quant au personnage du Démon qui fait de la muscu et terrorise les racailles... Ce fut trop pour moi. Reste environ 150 pages où la solitude de ces hommes prend corps, et le danger qui les menace aussi. Le passage arrive tardivement, trop éphémère.
Dans la construction, Stefan Mani utilise un procédé facile pour insuffler du rythme et de la surprise. Il raconte un bout, centré sur un personnage, puis il livre la suite par le biais d’un deuxième personnage et un détail de l’un se retrouve dans l’autre. Les révélations se font par ce découpage artificiel.
Dans l’ensemble, le roman peut s’envisager comme une légende marine, une histoire du Mal personnifié, une métaphore. Et je suis visiblement passée complètement à côté. Redonnez-moi plutôt à lire La horde du Contrevent d'Alain Damasio.
Mise à jour 29/12/10: allez plutôt lire ce qu'on en dit chez le Vent Sombre.
Mais le roman souffre à mon sens de sérieuses faiblesses, à commencer par le style souvent pauvre. Dialogues qui sonnent faux : « Je ne pouvais pas rêver mieux, ma petite Lara... », surabondance de « Répond-il, objecte Lara, propose Lara, rassure Saeli, précise Le Démon ...», tout ça sur une page. J’ai eu l’impression de ressentir une façon d’écrire et de construire les phrases différente. Ce fameux trait nordique ? En tout cas, « le ventre de sa compagne à l’intérieur duquel une petite vie s’ébat dans un océan de chaleur », pour moi ça fait cucul, en français ou dans n’importe quelle autre langue. Et des comme ça, il y en a trop dans Noir Océan. À de rares moments, l’ambiance prend le pas, la tension domine, mais plus souvent la caricature l’emporte. « Le mal est éternel et toutes les bonnes choses ont une fin... »
L’histoire... Un concentré de sacré pas de bol qui fait que plusieurs marins « portant un lourd fardeau » – restons dans le style d’expression du roman - partent en mer où tout va dégénérer. L’un a commis un meurtre, l’autre a des dettes, un autre est alcoolique, le soutier est drogué et mystique... Quant au personnage du Démon qui fait de la muscu et terrorise les racailles... Ce fut trop pour moi. Reste environ 150 pages où la solitude de ces hommes prend corps, et le danger qui les menace aussi. Le passage arrive tardivement, trop éphémère.
Dans la construction, Stefan Mani utilise un procédé facile pour insuffler du rythme et de la surprise. Il raconte un bout, centré sur un personnage, puis il livre la suite par le biais d’un deuxième personnage et un détail de l’un se retrouve dans l’autre. Les révélations se font par ce découpage artificiel.
Dans l’ensemble, le roman peut s’envisager comme une légende marine, une histoire du Mal personnifié, une métaphore. Et je suis visiblement passée complètement à côté. Redonnez-moi plutôt à lire La horde du Contrevent d'Alain Damasio.
Mise à jour 29/12/10: allez plutôt lire ce qu'on en dit chez le Vent Sombre.
Stefan Mani, Noir Océan, Gallimard/Série Noire, 2010, 21,50 euros, 480 p.
4 commentaires:
ouf, je ne suis pas le seul à être passé à côté ! Stoppé au bout de 200 pages, j'en pouvais plus, et puis je trouvais ça relativement "mal écrit" quand même. Il est dans la liste finale des Prix 813. J'espère que...
Gageons que ce prix ira au Underworld de James Ellroy...
Moi non plus je n'ai pas trop goûté la croisière des Islandais.
Après le raz de marée dithyrambique, la vague de reflux est plutôt nécessaire.
Le début pose une ambiance intrigante, la seconde partie bifurque vers nulle part. Reste l'idée de situer le livre au milieu des océans, la grande force du roman.
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