Then Came the Last Days of May (Petit Polar n°326)

jeudi 29 mai 2014


Then Came the Last Days of May du Blue Oyster Cult est une étrange chanson qui met en scène trois amis. Ils partent sous le soleil pour acheter une nouvelle voiture et peut-être bien passer un peu de drogue à la frontière. Mais un piège les attend et le narrateur de cette chanson semble bien être le seul survivant...


N'oubliez pas votre Petit Polar n°325 du côté de chez K-Libre.

Le dernier tigre rouge, Jérémie Guez

vendredi 23 mai 2014

Après une trilogie dite parisienne, plus axée sur la jeunesse d'aujourd'hui que sur Paris, Jérémie Guez tranche et se tourne vers une autre époque et un autre continent. Le choix est audacieux et bienvenu ; après Du vide plein des yeux l'auteur risquait de tourner en rond en répétant toujours la même histoire.


Ils étaient nombreux, amassés sur les berges du fleuve Rouge, les yeux rivés sur le pont en porte-à-faux Paul Doumer qui égrenait sans fin les véhicules de l'armée française, pleurant parfois à la vue des leurs.

1946-1953, de Hanoï à Dien Bien Phu, un légionnaire français fait la guerre et affronte un étrange soldat du camp ennemi. Le dernier tigre rouge se déroule dans la chaleur de l'Indochine, à la fois dans les bars de la ville et au milieu des coups de feu, avec les soldats. Il montre, entre autre, la guerre et son fonctionnement. Le héros pourrait être le légionnaire Charles Bareuil, mais il y a aussi le juif français passé à l'ennemi, Hoa la Viet-Minh, les généraux, les chinois, le commandement, le russe Gordov...

Condenser ces années en quelques pages est la plus grosse difficulté qu'affronte le roman. Certaines parties s'apparentent plus à un cours d'histoire en accéléré. Le décor reste à peu près aussi peu palpable que les personnages. Le jeu du chat et de la souris entre le légionnaire - qui préfère la camaraderie à l'idéologie - et le tireur d'élite qui combat pour elle, ne procure pas l'explosion qu'on attend. Sans doute la faute du récit, qui balance entre la pure aventure et les questions morales sur la guerre et les hommes.  Le tout produit un manque d'aboutissement qui laisse le lecteur à distance. 

On aurait voulu que le roman reste à l'identique d'un démarrage prometteur, 50 pages nerveuses au parfum d'aventure dans les rues de Hanoï. Le premier faux pas vient d'une facilité scénaristique, quand le légionnaire Bareuil trouve bien trop miraculeusement l'identité du Tigre Rouge qu'il va affronter. Hasard qui se répète plusieurs fois, quand les deux hommes, engagés dans ce grand territoire, au milieu de tous les combattants, se retrouvent un peu facilement.

On ne fait jamais la guerre contre les hommes qui sont en face de nous sur le champ de bataille. On fait la guerre à quelque chose de plus grand, à ceux qui commandent, pas à ceux qui exécutent.

L'autre point faible vient de la romance, l'incontournable romance, qui relève plus du ressort dramatique que d'un véritable apport à l'histoire. Quant au style, mélange de force et de sobriété dans les précédents romans, il devient ici plus banal et tombe parfois dans certaines facilités (on s'encanaille et on a des frissons dans l'échine).

Le passage au "standard" 10/18 ne réussit pas à l'auteur. Aussi facile à lire qu'il soit, Le dernier tigre rouge manque de caractère et ne provoque pas un franc enthousiasme, au regard de ce qu'on pouvait espérer.

Jérémie Guez, Le dernier tigre rouge, 10/18, 2014, 7,10 €, 235 p.

Caroline de Benedetti

Killer (Petit Polar n°324)

jeudi 22 mai 2014


L'album Killer d'Alice Cooper sort en Novembre 1971, il exude un parfum noir et malsain... C'est Jeudi, vous pouvez monter dans le train pour 7 minutes d'une vie sordide.


Et n'oubliez pas votre Petit Polar n°323 du côté de chez K-Libre.

Le polar se met au vert, édition 2014

mercredi 21 mai 2014


Tous les deux ans se tient à Vieux-Boucau un festival consacré au polar et joliment nommé Le polar se met au vert. Piloté par la Médiathèque départementale, il fait plus que rassembler des auteurs pendant 2 jours. Tout au long du mois de mai, un ensemble d'actions culturelles est mené : des rencontres, des ateliers d'écriture, des projections de films noirs, un concert littéraire, des jeux...

Pour ce 5e salon qui se déroulera les vendredi 30 et samedi 31 mai 2014 de 10 h à 19 h à la Maison des Clubs de Vieux-Boucau (40, Landes) le polar de langue hispanique est à l'honneur avec Carlos Salem (Argentine), Cristina Fallaras et Rafael Reig (Espagne). Côté français un beau plateau rassemblera entre autre Ingrid Astier, Sophie Loubière, Pascal Dessaint ou encore Marin Ledun.

Comme en 2012 les Docteurs Polar seront présents pour prescrire des ordonnances littéraires - leurs conseils de lecture étant fatalement salutaires. Des débats permettront de découvrir les auteurs autour de différents thèmes : l'humour, le crime familial, le crime social, le crime écologique...

Celles et ceux qui seront là un peu avant, c'est à dire le Jeudi 29 mai pourront aller à 18h au cinéma de Vieux-Boucau pour le concert-littéraire « Les Harmoniques », avec Marcus Malte, Virginie Teychené et Gérard Maurin, adapté du roman de Marcus.

Joe, David Gordon Green

mardi 20 mai 2014



À regarder l'affiche, il y avait du pour et du contre : l'adaptation de Joe, le très bon roman de Larry Brown, et les mauvais rôles que Nicolas Cage accumule depuis quelques années.

Assez vite, le film montre son penchant lourdingue. Le réalisateur en fait des tonnes : omniprésence de la musique (souvent beaucoup trop redondante avec l'image), ralentis inutiles... Il veut montrer que l'histoire se passe dans la poussière et la chaleur, avec les rednecks, ces bouseux qui vivent comme des sauvages, et il force le trait ; sauf que Nicolas Cage garde des dents impeccables et que ses habits ne sont pas souvent sales ni froissés. 

Côté jeu, il faut bien le reconnaître, et ce malgré l'excellence de rôles passés comme Leaving Las Vegas ou encore Sailor et Lula et Volte Face, Nicolas Cage force un peu sur le côté ours mal léché et le froncement de sourcils (l'accent aussi semble trop appuyé). C'est d'autant plus dommage qu'il peut faire autrement, et il le prouve pendant la scène - tendre et drôle - où il se soûle avec le jeune Gary. 

L'histoire traîne en longueur et on voit assez vite la direction qu'elle prend. Un homme seul qui lutte contre sa violence, un jeune qui cherche à s'émanciper... Devinez ! On trouve là tous les clichés et les poncifs du roman noir.

Le roman de Larry Brown est bien plus intense que la représentation donnée par le film, et surtout il ne finit pas de la même façon, ce qui change beaucoup de son sens. Mais laissons de côté ces comparaisons rarement avantageuses. Il reste que ces quelques défauts mettent à mal l'émotion que devrait provoquer le film de David Gordon Green. De rares scènes sortent du lot (Gary qui frappe le balafré sur le pont) surtout grâce au jeune acteur Tye Sheridan (déjà apprécié dans Mud) qui possède un jeu des plus subtils, et à Gary Poulter dans le rôle du père alcoolique (un SDF engagé par le réalisateur, et décédé deux mois après la fin du tournage). En vérité, on s'ennuie assez vite à tourner en rond dans le noir.


Caroline de Benedetti.

Ambassade du Chili (Petit Polar n°322)

jeudi 15 mai 2014


Hier nous recevions l'écrivain Serge Quadruppani à la librairie l'Atalante et au restaurant le Montesquieu dans le cadre des resto-littéraires. Tout ce qui s'est dit ce soir-là n'est pas sans lien avec ce que Jacques Bertin chante en Août 1975 sur une chaîne de télévision française. Ambassade du Chili c'est l'histoire d'un crime et la réponse à pourquoi écrire ?



La dérobade (Daniel Duval, 1979)

mardi 13 mai 2014


Marie, une jeune femme vendeuse de chaussures, tombe amoureuse de Gérard, un proxénète. Le film de Daniel Duval sorti en 1979 est tiré du roman de Jeanne Cordelier publié 3 ans plus tôt. Le livre, qui est un témoignage sur la prostitution, s'est vendu à de nombreux exemplaires et a été traduit dans de nombreuses langues. 

... et c'est pas parce que je te tapais sur la gueule que je ne t'aimais pas.

Daniel Duval réalise un film long, noir et sans surprises. Une tragédie avec son lot de lâches, de salauds et de prostituées. Les relations exploiteurs / exploités et les forces en jeu sont oppressantes.

-Je te préviens, ça être cher.
-J'ai les moyens.

Les filles (Miou-Miou, Maria Schneider) tentent de survivre à leur statut de marchandises. Martine Ferrière est flippante en tenancière de bordel ; Daniel Duval est parfait en proxénète ; Jean Benguigui est un bon père de famille et l'apparition de Niels Arestrup (méconnaissable) est réussie. La Bande Originale du film signée Vladimir Cosma apporte une touche de nostalgie aux images de la fin des années 70. Le film est âpre et sans concessions. On ressort de La dérobade avec la nausée.


Emeric Cloche.

Resto-littéraire 4#4


Traducteur entre autres de l'auteur italien Andrea Camilleri (les célèbres histoires du commissaire Montalbano), directeur de collection chez Métailié, Serge Quadruppani est un grand découvreur d'auteurs italiens contemporains.
Écrivain, ses romans policiers mettant en scène la commissaire Simona Tavianello montrent son intérêt constant pour le monde qui l'entoure.

Nous sommes très heureux de l'accueillir à Nantes mercredi 14 mai pour dîner en notre compagnie. Nous vous conseillons bien sûr de réserver votre couvert, et vous invitons à nous retrouver dès 18h30 à la librairie l'Atalante pour un apéro-rencontre.

Claire Favan, Apnée noire

mercredi 7 mai 2014



3e roman de Claire Favan, Apnée noire se déroule comme les précédents aux Etats-Unis et utilise la figure du serial killer.

Difficile de se passionner pour une énième histoire de tueur en série. Pourtant, quand le personnage est mis au service d'un scénario original et bien écrit, ça peut fonctionner (voir par exemple Route 66 de Sophie Loubière, ou Monstre de Frédéric Jaccaud).

Mais le style de Claire Favan est celui des moins bons thrillers, il ne fait qu'alourdir les caractéristiques de personnages sans surprise.

Vince retient un instant son souffle alors qu'une terrible émotion le prend à la gorge : colère, frustration, rage même. Il se secoue. La mort frappe souvent de façon injuste. Il devrait être mieux placé que quiconque pour le savoir : son sentiment de révolte est stérile.

Vince, c'est le flic alcoolique et associé de force à Megan, jeune femme du FBI avec laquelle il enquête sur des femmes retrouvées assassinées dans leur baignoire. Le modus operandi est le même que celui d'un tueur en série passé à la chaise électrique. Pendant de longues pages, les explications psychologiques s'étalent. Vous saurez tout sur la souffrance du flic, son opposition à Megan (qui se mue bien sûr en attirance), sur la personnalité trouble de cette dernière, et sur les pensées du tueur livrées dans des passages à la première personne et en italique, bien sûr. 

L'auteur sème une fausse piste versant dans le surnaturel - à laquelle le lecteur ne peut pas vraiment croire - et réserve une surprise pour le coup assez imprévisible, mais totalement abracadabrante. Il faut véritablement être dans un bon jour pour se laisser emporter par ce roman dont l'essentiel pourrait tenir en 50 pages débarrassées du superflu (il n'en serait que meilleur. Court, mais meilleur.) 300 pages de superflu, c'est beaucoup. 

Claire Favan, Apnée noire, Editions du Toucan, 2014, 352 p., 13,90 €.

Caroline de Benedetti

Bug (William Friedkin, 2006)

mardi 6 mai 2014



Le film commence un peu comme un giallo des années 70 qui aurait été tourné au USA. La caméra s'attarde sur un motel, une femme, un téléphone qui sonne. Dans ce film - presque un huis clos - tiré d'une pièce de théâtre (où Peter est aussi interprété par Michael Shannon), les éléments se mettent en place lentement et de façon implacable.

"Je préfère parler d'insectes avec toi, que de rien avec personne."

Agnès est une femme seule qui vit dans un motel. L'arrivée de Peter, homme aussi solitaire qu'elle, va changer la donne. Prudent et un peu original, son caractère contraste avec celui de l'ex-mari, violent et tatoué. Avec ces éléments, le spectateur sent la menace et croit deviner où ça va péter sans savoir à quel moment.

L'ex-mari (une menace évidente) apparaît dans une scène (dans la fumée de la douche) qui est la première à faire vraiment douter de la réalité. D'autres indices sont semés petit à petit : le bruit du grillon, le son de l'hélicoptère... Tous questionnent ce que le spectateur voit, et les déductions qu'il peut faire. Le film va ensuite monter en puissance sans effets tape à l'oeil.

Bug est un film sur la paranoïa et la maladie. Le sujet est traitée avec finesse, un peu comme dans un autre film Take Shelter (Jeff Nichols, 2011), où l'on retrouve Michael Shannon dans un rôle similaire. Derrière cette thématique principale vous trouverez deux corollaires : solitude et violence qui permettent au mal de s'étendre.

Reste un mystère : Alors, qui était au bout du téléphone ?


Caroline de Bendetti & Emeric Cloche.


Créer une revue avec des lycéens

lundi 5 mai 2014


Pendant l'année 2014, une partie de l'équipe de L'Indic a secondé les élèves du lycée Marcelin Berthelot de Questembert dans leur projet de réalisation d'une revue. Il a fallu travailler la forme (combien de pages ? noir et blanc ou couleur ? comment faire une mise en page ?) et le fond (comment rédiger un article, comment interviewer un auteur ?..) Ce fut une belle expérience, riche de l'investissement de cette jeune équipe. Le résultat s'appelle So Culture.


Waiting For An Alibi (Petit Polar n°320)

jeudi 1 mai 2014


Dans ce premier single issu de l'album Black Rose : A Rock Legend (Mercury Records, 1979) où Valentino attend un alibi on peut encore trouver Gary Moore aux côtés de Philip Lynott et sa bande.


Et n'oubliez pas votre PP n°319 du côté de chez K-Libre.
 
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