La P'tite Lili (Petit Polar n°340)

jeudi 28 janvier 2016

(La Petite Lili, Alberto Cavalcanti in Cinéma premiers crimes)

La P'tite Lili (paroles de Ferdinand-Louis Bénech, musique d’Eugène Gavel) a été composée en 1912, depuis de nombreuses versions ont été enregistrées. Ce petit polar dramatique (Lili est une prostituée qui tente de quitter son homme) a été adapté en 1924 par Alberto Cavalcanti sous le titre La P'tite Lili. En 1930 Darius Milhaud rajoutera une bande sonore au film.



Et n'oubliez pas cotre Petit Polar n°339 du côté de chez K-Libre.

Quand Brian de Palma flirte avec Alice au pays des merveilles

mardi 26 janvier 2016



Il y a quelque chose de décalé dans L'Esprit de Cain, le 21ème film de Brian de Palma. Les effets - rêves et moments absurdes avant que l'on comprenne le pourquoi du comment - semblent passer par delà la vraisemblance. Pour ma part je pensais au théâtre, à Shakespeare... Le film dégage une atmosphère étrange, presque onirique ; tantôt burlesque, tantôt flippante.

Si le jeu des acteurs agit pleinement dans ce décalage (John Lithgow déjà présent dans Obsession et Blow Out est bien excessif), les décors ne sont pas en reste : la maison de la famille qui devrait être un genre de havre de paix est flippante, le magasin de réveils à quelque chose d'Alice au pays des merveilles, la forêt qui jouxte le parc pour enfant est fantasmatique... Le film qui peut laisser perplexe vaut le coup pour cela et pour quelques scènes où le mot climax prend tout son sens. Rebondissement du scénario, gros effets, travelling, gros plan et angle de caméra étranges sont au rendez-vous.

La musique du film est composée par Pino Donaggio, qui avait déjà collaboré avec Brian De Palma pour Carrie (1976), Home Movies (1980), Pulsions (1980), Blow Out (1981) et Body Double (1984).

L'esprit de Cain (Rising Cain, Brian de Palma, 1992).

Emeric Cloche.

Bouts d'Indic n°13

lundi 25 janvier 2016

Cliquer pour agrandir

Le dossier du n°13 de L'Indic est consacré au western. Parmi les belles participations à ce numéro, celle de Frédérick Houdaer qui nous communique son amour pour Deadwood.

Agenda 2016

dimanche 24 janvier 2016

Du 5 au 7 février à Fleury sur Orne (14)
Festival Bloody Fleury : retrouvez de nombreux auteurs (Dominique Forma, Benoît Minville, Nicolas Mathieu...), des animations, les Pictos et les Docteurs Polar ! Nous mènerons les débats "Autopsie du polar" et "Le rôle social du roman policier".

(photo Les Pictographistes)

Samedi 27 février à Vitrolles (13)
Festival Polar en Lumières. "Polar et cinéma", stage ouvert au public : une journée pour parcourir les liens entre polar et cinéma.

Mardi 8 mars à Carcassonne (11)
"Polar et musique" : journée de formation aux bibliothécaires

Vendredi 11 mars à Mauves sur Loire (44)
"Bar Polar" autour des romans du Prix de la Ville

So Many Pro (Petit Polar n°438)

jeudi 21 janvier 2016


Quand il ne présente pas une émission animalière à la télé, Snoop Dogg continue à faire de la musique. C'est plus le clip fait avec des affiches de film de série B que les paroles qui est polar, on y croise entre autre une des actrices de l'indispensable série Sur Écoute (The Wire).


Suburra (Stefano Sollima, 2015).

mardi 19 janvier 2016



Stefano Sollima (voir l'article sur A.C.A.B. (All Cops Are Bastards) dans l'Indic n°13) quitte un peu le petit écran (Romanzo Criminale, Gomorra...) et signe son deuxième long métrage : SUBURRA, une rencontre improbable entre Drive et A most violent year

Même si le film appuie moins sur le champignon que Drive esthétiquement parlant et qu'il n'a pas l'ampleur métaphorique de A most violent year, ce deuxième long métrage assoit un grand nombre de personnages différents (un peu comme dans une série) le temps d'un film de deux heures. Comme dans A.C.A.B. quelques scènes particulièrement prenantes font mouche et donnent un ton au film. Stefano Sollima arrive à ne pas tomber dans le grand final tape à l'oeil que l'on aurait pu craindre et qui est souvent l'apanage de ce genre de scénario. Avec Romanzo Criminale (Michele Placido), Gomorra (Mateo Garrone), Arrivederci Amore, ciao (Michele Soavi), Une vie tranquille (Claudio Cuppelini) et Les âmes noires (Francesco Munzi) voilà un nouveau film pour le polar italien des années 2000.

Emeric Cloche.


Agenda archive 2016

dimanche 17 janvier 2016


Vendredi 15 janvier à Tulle (19)
"Polar et cinéma" : journée de formation aux bibliothécaires

I'm Deranged (Petit Polar n°436)

jeudi 14 janvier 2016


L'album 1.Outside sorti le 26 Septembre 1995 chez Virgin Records est sous titré The Ritual Art-Murder of Baby Grace Blue: A non-linear Gothic Drama Hyper-Cycle. Quelque part dans un XXI ème siècle étrange le détective Nathan Adler travaille pour un bureau d'investigation gouvernemental qui enquête sur le Art Crime. Baby Grace Blue a été assassiné selon un rituel artistique, plusieurs narrateurs racontent cette histoire. I'm Deranged est chanté par L'Artiste aussi appelé Le Minotaure...




Et n'oubliez pas votre Petit Polar n°435 du côté de chez K-Libre.

Panorama éditorial du roman policier (3)

mercredi 13 janvier 2016

À la veille de retourner à Tulle pour animer une nouvelle formation sur le thème "Polar et cinéma", retour sur la session de 2015.


Habituellement réalisée en deux jours, le "Panorama éditorial du roman policier" a eu lieu en une journée, avec un groupe de bibliothécaires motivés et participatifs !


Après avoir défini les multiples composantes de l'univers du roman policier, nous avons tenté de parcourir la profusion des nouvelles collections et nouveaux éditeurs lancés ces 15 dernières années. Le temps passe vite mais nul doute que des graines ont été semées...

Le Panorama éditorial du roman policier aborde les principales catégories des littératures policières (énigme, roman noir et thriller/suspense) et met en avant la diversité du genre. Savoir ce que l'on peut trouver et où le trouver est une aide précieuse pour naviguer en eaux troubles. 

Les évaporés, Thomas B. Reverdy

mardi 12 janvier 2016


Les amateurs de polar, et ceux de littérature américaine, établiront rapidement la filiation en découvrant Richard B., résidant à San Francisco. Brautigan n'est pas loin. Le personnage de ces Evaporés est un détective, bien sûr. Celui-ci se dit poète.

L'amour que Richard B. porte à Yukiko va le mener au Japon, à la recherche du père de cette dernière. Fait-il partie des centaines de disparus qui chaque année fuient leurs dettes ? Cette possibilité fait écho à un fantasme : changer de vie. Tout à coup, devenir un autre. Richard, Yukiko et son père, tous en ont la possibilité dans cette histoire. Tout comme Akainu, l'enfant rendu orphelin par le tsunami et la catastrophe nucléaire. Que vont-ils faire ? Auront-ils le courage ? Dans cette enquête le poursuivant en apprend autant sur lui-même que sur le poursuivi. Thomas B. Reverdy ne fait pas un roman exotique sur le japon, il croise des personnages et "fait écran", à l'image de la description du métier de détective, "dernier voile, celui qui permettait de regarder la vérité sans se faire mal. (...) Il sait surtout donner à ce grand déballage une solennité douce, dénuée de tout jugement de valeur"...

La vérité sur Kaze, le père de Yukiko, n'a pas tant d'importance que la trajectoire qu'il a suivie. L'auteur part d'un fait réel, ces évaporés du Japon, et y ajoute les causes et conséquences de Fukushima : "Dans un roman français, ils n'auraient jamais pu retrouver son père, et, dans un roman américain, ils auraient pu le ramener chez lui. Mais c'était la fin d'une histoire japonaise."

Thomas B. Reverdy, Les évaporés, Flammarion, 2013, réédition poche 2015, 7,20 €, 317 p.

Si tous les dieux nous abandonnent, Patrick Delperdange

vendredi 8 janvier 2016


Le début d'un roman suffit à se faire une idée de sa qualité, dit-on. C'est parfois vrai, alors l'impression initiale se confirme à la fermeture de l'ouvrage. Dans Si tous les dieux nous abandonnent, les 7 premières lignes plantent une ambiance prometteuse, avec ses possibilités d'excès.

Dans chaque chapitre, un narrateur se raconte à la première personne. Ils sont trois : Céline a tué son violeur. Léopold attend la mort dans un veuvage solitaire. Josselin est mal accompagné par un frère violent. Tous se situent du côté du prolétaire rural plus que du néo-rural de la classe moyenne. Le langage est donc en fonction. Le lecteur, lui, plonge directement dans l'action et dans la psychologie. Avec le travers que cela peut comporter : avoir trop de données sur les motivations des personnages. L'auteur n'en dit pas trop heureusement, car les zones d'ombres sont plus propices à faire travailler l'imaginaire. 

Maisons, routes, forêt, caravanes, étang... Le paysage décrit n'a pas de pays et il est parfois possible de s'imaginer aux Etats-Unis, dans une histoire de Jim Thompson. Sans doute parce que les gens que l'auteur décrit s'apparentent aux abrutis, vicieux et paumés qu'affectionne l'américain. Sans doute parce que Delperdange aime les polars américains. Il parvient à nous placer au plus près de ses personnages. Leur souffrance, leur bêtise, leurs questionnements sont palpables, compréhensibles. Dans le dernier quart du roman le drame s'accélère comme il se doit, et les comportements basculent un peu à outrance. L'irruption de ces excès, surtout en ce qui concerne Josselin, tranche avec l'équilibre entretenu au début du roman. L'accélération de la folie, la symbolique clairement affichée entre lumière et ténèbres (et les dieux présents dans le titre) alourdissent et laissent dubitatif. Pas comme chez ADG, prenons La nuit des grands chiens malades, où le burlesque dramatique est présent dès le début.

Hormis ces quelques réserves, bienvenue dans un roman noir rural réussi. Patrick Delperdange n'en est pas à son premier polar, Prix Simenon en 1987 pour Monk, on peut aussi le lire chez Actes Sud avec Coup de froid (1992).

Patrick Delperdange, Si tous les dieux nous abandonnent, Série Noire, 2016, 17 €, 230 p.

Caroline de Benedetti

Henry Don't Got Love (Petit Polar n°434)

jeudi 7 janvier 2016


Le duo mexicain Le Butcherettes chante des chansons en rapport avec la condition féminine et la lutte des femmes depuis les années 50 jusqu'à nos jours... fatalement quelques petits polars se pointent dans le répertoire...


Esprit d'hiver, Laura Kasischke

mardi 5 janvier 2016


Esprit d'hiver est le 10e roman de l'américaine Laura Kasischke. Il n'a pas pu décevoir ceux qui attendent avec gourmandise chacune de ses histoires. Ceux qui ne l'ont jamais lue peuvent commencer par cette glaciale tranche de Noël. Elle va vous décrocher la mâchoire.

Il faut posséder un esprit d’hiver
Pour regarder le gel et les branches
Des pins sous leur croûte de neige
- Wallace Stevens -

De roman en roman Laura Kasischke laisse apparaître son sujet : la famille, la jeunesse, des portraits de femme. Allez voir du côté de À Suspicious river, Les revenants (qui débute comme du David Lynch), Rêves de garçons (un chapitre fabuleux dans un bus), ou encore En un monde parfait, sans doute le plus proche de cet Esprit d'hiver pour le face à face familial et la présence d'un monde environnant fantomatique et menaçant. Une simple sonnerie de téléphone vous y fait sursauter.

Dans ce suspense psychologique, une mère de famille raconte son jour de Noël, attachant le lecteur à ses pas, quand elle ouvre la porte de la chambre de sa fille, quand elle téléphone à son mari parti chercher les grand-parents à l'aéroport, quand elle cuit le rôti, quand elle se remémore l'adoption de leur fille ou qu'elle tente de se remettre à l'écriture de la poésie. Ces moments plein de douceur et de familiarité sont marqués par la tension entre la mère et la fille. Que se passe-t-il vraiment entre elles, seules dans cette maison ? La douceur des préparatifs se trouble petit à petit, le malaise gagne et la vérité tombe, terrible.

Laura Kasischke, Esprit d'hiver, Bourgois, 2013, Livre de poche 2015. 312 p. 7,10 €. Traduit par Aurélie Tronchet.

Caroline de Benedetti
 
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