Killer Queen (Petit Polar n°356)

jeudi 27 novembre 2014


Killer Queen est un des tubes de l'album Sheer Heart Attack (EMI et Elektra, 1974). La chanson file la métaphore culino-meurtrière pour décrire une prostituée de la haute société. 


Franck Thilliez, Atomka

mercredi 26 novembre 2014


Parmi les ouvrages de Franck Thilliez, on distingue deux pans. Ses romans hors personnages récurrents : Puzzle, Vertige, Fractures, L'anneau de Moëbius et La forêt des ombres, où le suspense fait parfois mouche. De l'autre côté, la série consacrée à Franck Sharko et Lucie Hennebelle, duo de flics placé face à des enquêtes hors normes. Ces affaires incroyables sur lesquelles ils tombent, il y a peu de chance que cela arrive dans la vie d'un flic. Si le concentré d'horreurs improbables relève de la liberté de la fiction, celle-ci chez Thilliez repose d'un autre côté sur le fameux "réalisme" des procédures policières et autres scènes de crimes. Un curieux mélange, rien de rédhibitoire ; c'est plutôt du côté de l'écriture et du scénario que le bât blesse.

Une partie de la réputation de Franck Thilliez repose sur sa "formation scientifique" (ingénieur en informatique) et le côté "documenté" de ses histoires, que relèvent souvent ses lecteurs ici ou , quand ce ne sont pas des journalistes. En ce qui concerne Atomka, le côté scientifique repose sur deux sujets : le nucléaire, et l'animation suspendue. L'histoire s'ouvre sur un scientifique s'échappant de Tchernobyl avec un carnet secret en mains, et se prolonge avec un journaliste retrouvé dans un congélateur, sa collègue journaliste disparue liée à un gamin errant malade et tatoué, et des femmes retrouvées dans un lac gelé, certaines en mourant, d'autres en réchappant. Deux tueurs en série arrivent là-dedans, l'un lié à cette histoire d'atome et d'hypothermie, l'autre traquant le flic Sharko. Outre que tout ça est un peu lourd, résumé en 4 lignes comme étalé sur presque 600 pages, l'issue ne surprend guère pour peu qu'on réfléchisse 10 secondes. Quant à la vie personnelle de Sharko et Hennebelle, elle n'apporte pas grand chose à part des pages en plus, sauf si vous êtes passionnés par leur volonté d'avoir un enfant (Dennis Lehane s'en était aussi mal sorti avec ses héros mis en couple dans Moonlight Mile).

Le sujet "atome" consiste à nous apprendre que depuis l'explosion à Tchernobyl la zone interdite l'est toujours, que des gens meurent de longues et douloureuses maladies, entourés de sols et cultures pollués. Peut-on vraiment voir une information scientifique développée là-dedans ? Reste la partie "animation suspendue", expliquée à Hennebelle par un professeur en chirurgie cardio-vasculaire qui cite l'exemple d'un japonais, "Mitsukata Uchikoshi". L'homme parti en randonnée de montagne serait resté congelé pendant 24 jours. 24 jours sans manger, et sans boire. Quelques recherches sur internet mènent vers des sites bien douteux qui évoquent cette information spectaculaire (Uchikoshi a été surnommé Hibernatus). Impossible de trouver un développement critique ou scientifique sur ce cas, que certains identifient comme un hoax. Sans compter la petite erreur sur le nom du japonais, qui est en fait Mitsutaka.

Certains romans de Franck Thilliez embarquent le lecteur dans l'énigme et l'angoisse (à ce titre, Vertige comporte de bonnes scènes), et remplissent leur rôle de page turner. Sur ce terrain de pur divertissement, Atomka se traîne lourdement dans une surenchère à tous les étages, qui se solde par un vocabulaire à faire pâlir un débutant, dans lequel "monstre", "démon" et "enfer" reviennent bien trop souvent, avec cette idée de prédestination toujours présente et contenue dans des phrases comme : "Un pur produit du mal / un individu né pour nuire / Un pur psychopathe, un être né pour détruire / De véritables monstres, des inhumains." Face à ces propos, on pensera à Donato Carrisi qui, sur les mêmes terres, apporte au moins un contrepoint : "Nous les appelons monstres parce que nous les sentons loin de nous, et donc nous les voulons différents (...) au contraire, ils nous ressemblent en tout et pour tout. Mais nous préférons balayer l'idée qu'un de nos semblables est capable de telles atrocités."

 De ce qui aurait pu être un questionnement sur la vie éternelle, il ne reste pas grand chose.

Franck Thilliez, Atomka, Fleuve Noir, 2012, 21,90 €, 596 p.

Caroline de Benedetti

La corde raide (Tightrope, Richard Tuggle, 1984)

mardi 25 novembre 2014


À la Nouvelle Orléans un homme tue des femmes. L'inspecteur (Clint Eastwood) qui enquête sur les meurtres les connaît. Le film réalisé en 1984 propose une légère réflexion sur le féminisme que la pauvreté du scénario n'arrive pas à développer. Le film peut cependant se voir pour quelques scènes réussies, une ambiance début années 80 et Clint Eastwood au lit avec un chien. La musique jazz de Lennie Niehaus apporte un plus, mais c'est beaucoup trop long et répétitif.


Emeric Cloche.

Gallmeister, un éditeur

vendredi 21 novembre 2014



Ce jeudi 20 novembre la librairie Vent d'Ouest de Nantes recevait Oliver Gallmeister, pour parler de sa maison d'édition fondée en 2005. Et Oliver Gallmeister est un bavard, de ceux que l'on prend plaisir à écouter car il dégage de la sincérité et montre une passion pour la littérature qui l'amène à parler de nombreuses autres choses que ses auteurs.

De ses débuts dans l'audit et la gestion où il s'ennuie fermement, à son goût pour le nature writing, ces romans américains où "le paysage se confond avec le personnage", et jusqu'au succès des éditions Gallmeister avec le Sukkwan Island de David Vann, il cite Pascal Dessaint, Jonathan Franzen, Dos Passos, Cormac McCarthy... Il explique ses choix éditoriaux, qui peuvent se résumer en une phrase : "Une maison d'édition équilibrée, c'est comme un bon repas."

On lui doit de pouvoir lire Craig Johnson, John Gierach, et Barry Lopez, ou encore des auteurs comme Tom Robbins et Kurt Vonnegut, des stars aux Etats-Unis mais qui ne prennent pas en France. La maison Gallmeister fait le choix d'éditer de la qualité et de miser sur le long terme. 

Quant à l'avenir, il est marqué par l'arrivée d'une nouvelle collection en 2015. Son nom, Neo Noir, devrait vous mettre l'eau à la bouche, et nous en reparlerons très bientôt en détail à Nantes...




Francesco de Masi (Petit Polar n°354)

jeudi 20 novembre 2014



Le compositeur et chef d'orchestre Francesco de Masi a enregistré plus d'une centaine de Bandes Originales de Films pour le western, le film d'horreur et le giallo. Il signe notamment la musique de L'éventreur de New York (Lucio Fulci, 1982). Ambiance garantie...


Une bouteille de Laballe à Lamballe

lundi 17 novembre 2014


Sur le stand Fondu au noir, en plus de s'abonner à L'Indic ou d'acheter le magazine, les chalands du festival Noir sur la ville pouvaient jouer et gagner une bouteille de Laballe Les Terres Basses, Côte de Gascogne 2013.

À partir de 7 extraits à haute teneur olfactive et de 6 odeurs à respirer, les participants ont fait leurs déductions.

Les textes à lire étaient :

Les inconnus dans la maison de Georges Simenon, 
Tarot de William Bayer, 
Photo Finish de Tito Topin, 
Le charlatan de W. L. Gresham, 
Black Coffee de Sophie Loubière, 
Psychose de Robert Bloch et 
La Panne de Friedrich Dürrenmatt. 

Il fallait donc les associer respectivement avec le dentifrice, le chewing-gum, le savon noir, le fard, le café et l'argent. Dans le rôle de l'intrus, il y avait La Panne de Friedrich Dürrenmatt, qui a semé la confusion chez quelques-uns des joueurs !

Après un tirage au sort fait dans les règles de l'art, nous vous annonçons que la gagnante est Clotilde, qui recevra prochainement sa bouteille et le dernier numéro de L'Indic par voie postale.

Killer (Petit Polar n°352)

jeudi 13 novembre 2014


Le groupe de heavy metal suédois Crystal Eyes, propose une énième variation sur le thème du tueur qui attend sa victime dans une allée sombre...


Et n'oubliez pas votre Petit Polar n°351 du côté de chez K-Libre.

Un week end, deux festivals

mercredi 12 novembre 2014


Ce week end, deux rendez-vous importants pour les amateurs de polar, à quelques centaines de kilomètres l'un de l'autre.

À Vienne dans l'Isère, le festival Sang d'Encre fête ses 20 ans. Jetez un oeil sur leur site, vous verrez qu'en plus de Pascal Dessaint, Alexis Aubenque, Dominique Manotti, Marcus Malte ou encore Olivier Truc, ils seront nombreux pour cet anniversaire.

À Lamballe, c'est l'heure de Noir sur la ville où Fondu Au Noir et L'Indic auront leur table (vous pourrez vous abonner au Noir Magazine si ce n'est pas déjà fait) !  Parmi les auteurs présents citons Marin Ledun, Anne Rambach, Jean-Hugues Oppel, Hervé Commère, Emmanuel Grand, le cubain Lorenzo Lunar, l'italien Francesco de Filippo, Renaud Marhic... Vous pourrez donc nous retrouver là-bas, fidèles à ce festival qui offre un discours du maire épique et des moments aussi sérieux que celui-là :



Killing in the name (Petit Polar n°350)

jeudi 6 novembre 2014



Killing in the name est le deuxième single du premier album de Rage Against The Machine, sorti en 1992 chez Epic. La chanson est très représentative du groupe : paroles fortes et engagées "Some of those that work forces, are the same that burn crosses" (Certains de ceux qui travaillent dans la force, sont les mêmes qui brûlent des croix), riffs de guitare imparables, musique métal et chant rap. Killing in the name traite du racisme institutionnel dans la police et des brutalités policières.



Une première page explosive

mercredi 5 novembre 2014




Il suffit d'une toute petite phrase pour faire basculer une première page qui s'annonce comme le énième réveil en sursaut d'un personnage. Voyez-donc :

"Je fus tirée du sommeil par une forte détonation, comme si un coup de feu avait retenti près de mon oreille. J'ouvris les yeux et me redressai dans mon lit.
- Joe ! m'écriai-je.
Mais mon mari n'était pas allongé à côté de moi. Il se trouvait dans un avion, à plus de dix mille mètres d'altitude, et ne devait rentrer que dans la matinée.
Un nouveau grondement se fit entendre et un éclair illumina ma chambre. Les fenêtres, battues par la pluie, tremblèrent sous la puissance de la déflagration. Ebahie par la violence de l'orage, je mis plusieurs secondes avant de prêter attention à la douleur qui irradiait depuis mon ventre.
Une douleur insoutenable. C'était ma faute. Je n'aurais jamais dû me gaver de haricots à la mexicaine au dîner, et encore moins me servir une grande assiette de rigatoni sauce marinara sur les coups de 10 heures.
Je jetai un oeil à mon réveil - 2 heures passées de douze minutes. Un coup de tonnerre cataclysmique me fit sursauter. J'avais pété. Planquée sous le lit, Martha se mit à gémir."



... bien entendu, "J'avais pété" a été ajouté par un Fondu farceur. Dommage pour la révolution de la première page.

James Patterson et Maxine Paetro, 12 coups pour rien, 2014, JC Lattès, Le women's murder club

Bullit (Peter Yates, 1968)

mardi 4 novembre 2014


Film célèbre, entre autre, pour sa scène de poursuite dans les rues de San Francisco et le personnage de Steve McQueen, Bullit fait partie du patrimoine du cinéma américain des années 60. Le montage nerveux qui alterne avec la longueur de certaines scènes et les cadrages un peu décalés aide à digérer la simplicité du scénario d'Alan R. Trustman et Harry Kleiner. Notons au passage que le film est une adaptation d'un roman de Robert L. Pike (Mute Witness, 1963) traduit à la Série noire sous le titre Un silence de mort. La musique de Lalo Schiffrin est à la fois discrète et entêtante. 

Pour celles et ceux qui voudrait aller plus loin dans les expériences de mise en scène, le visionnage du film de John Boorman sorti un an plus tôt, Le point de non-retour, s'impose.


Emeric Cloche.


 
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