Tendre Poulet (Philippe de Brocca, 1978)

mardi 29 septembre 2015


On retrouve Michel Audiard et Philippe de Broca au scénario du film qui est tiré de la première aventure de la commissaire Lise Tanquerel : Le Frelon (Jean-Paul Rouland et Claude Olivier chez Denoël).

Tendre poulet vaut pour son duo d'acteurs (Annie Girardot et Philippe Noiret) et l'idée d'avoir mis une femme dans le rôle du commissaire (un peu comme Le silence des agneaux en franchouillard) ce qui donne un ton original au film. Notons aussi la musique de Georges Delerue. Une fois que vous avez compris où va cette histoire d'amour et de serial killer, c'est un peu gentillet, mais tout à fait jouissable. Le film s'inscrit dans le registre comédie polar (1), plutôt caustique. Nous nous plongerons bientôt dans sa suite : On a volé la cuisse de Jupiter, sorti deux ans plus tard, en 1980.


(1) Il faudra un jour faire une liste de ce sous-genre où le cinéma français doit avoir une bonne place. Ce sera l'occasion de voir des films comme : Une fille et des fusils,  Le bon et les méchants, Le Loup de Wall Street et The Paperboy... et de tester si cette taxinomie est pertinente.

Emeric Cloche.

Resto-littéraire 6#1

lundi 28 septembre 2015


Thomas H. Cook est américain. Ses premiers romans ont été publiés en France dans les années 80 à la Série Noire. Les suivants sont à découvrir aux éditions du Seuil, avec des titres comme Au lieu-dit Noir Etang, Le dernier message de Sandrine Madison ou encore Le crime de Julian Wells... Dans chaque roman, l'auteur réussit à entretenir la tension du suspense, avec des intrigues resserrées sur des drames familiaux et personnels poignants.

Nous vous invitons à rencontrer l'auteur et découvrir son univers, à partir de 18h à la librairie Durance. Puis à 20h15 nous nous retrouverons à table au restaurant le Montesquieu (complet).

La Bande à Bonnot (Petit Polar n°410)

jeudi 24 septembre 2015



Les 12 chansons de l'album La bande à Bonnot (Les Productions Jacques Canetti, 1975) de Boris Vian (aidé de Louis Bessières et Jimmy Walter pour la mise en musique) sont consacrées à Jules Bonnot. Elles forment une grande partie de la Bande Originale d'une pièce de théâtre d'Henri-François Rey créée à la fin de l'année 1954 au Théâtre du Quartier latin.


Et n'oubliez pas votre Petit Polar n°410 du côté de chez K-Libre.

Territoires, Olivier Norek

vendredi 18 septembre 2015


Les territoires d'Olivier Norek sont ceux de la cité, celle du 9-3, la banlieue fantasmée. L'auteur a sans doute vu The Wire, mais son roman est loin d'avoir la finesse de la série américaine.

L'organisation des dealers, le fonctionnement d'une mairie, le travail du politique avec la police, les opérations de maintien de l'ordre, l'expérimentation des drones en appui des équipes policières... Olivier Norek est lieutenant de police, la matière de cette histoire a le parfum des infos de première main et c'est ce qui en fait tout l'intérêt. Entre ensuite en jeu l'analyse des choses, notamment sur le sujet de la dépénalisation : 

"La vente du cannabis rémunère une partie de cette population dont on ne sait pas quoi faire. Si on leur retire ce gagne-pain, ils devront trouver une autre source de revenus. Braquages, prostitution, enlèvements. C'est un moindre mal dans une situation sans issue."

Sans issue ? Et si la dépénalisation posait problème à l'Etat aussi parce que la drogue rapporte de l'argent à des gens très bien placés ?

Territoires est écrit du point de vue de la police. Le capitaine Coste est donc borderline mais gentil, et son corps de métier ne cherche qu'à maintenir la paix dans la cité, prise entre dealers et politiques corrompus. Les émeutes sont déclenchées par magouille politique, mais un jeune qui meurt en scooter, c'est un accident, et le policier responsable ne veut pas finir injustement harcelé comme ses collègues de Viliers le Bel et Clichy. Le panorama des activités policières en banlieue est sans doute exact mais pour le moins partiel, quelle que soit la difficulté qu'on reconnaisse au métier, et que l'auteur restitue bien. Mais l'histoire est épurée par exemple des contrôles d'identité et autres activités de la BAC. La violence des habitants n'existerait que par "simple plaisir", autant dire que tout habitant du 9-3 est un rebelle sans vision politique : "Les émeutiers se divisent en quatre catégories. Pilleurs, incendiaires, casseurs et sauvages : les PICS. Si les trois premières ne s'attaquent qu'à la ville, la dernière catégorie vise essentiellement les forces de l'ordre. Par vengeance, par ennui, pour suivre le groupe. Souvent, par simple plaisir."

Certains romans ne se lisent pas sans une vision sur l'organisation de la société.

Territoires, Olivier Norek, Michel Lafon, 2014, 18,95 €, 395 p.

Caroline de Benedetti

Détective de choc (Petit Polar n°408)

jeudi 17 septembre 2015



Les chansons consacrées aux détectives pourraient bien être un sous genre des petits polars. Voici Nestor Burma, détective de choc chanté par Alain Bashung pour le film réalisé par Jean-Luc Miesch en 1981.



Et n'oubliez pas votre Petit Polar n°407 du côté de Chez K-Libre.

Un abonnement, un cadeau (18)

mercredi 16 septembre 2015


L'Indic n°22 vous emmène pour une partie de crime à la campagne avec un dossier toujours bien fourni. En ouverture, trois éditeurs ont répondu à nos questions sur cette tendance du polar rural : Oliver Gallmeister, Cyril Herry et Aurélien Masson.

Les rubriques que vous avez appris à connaître vous attendent : vous devinerez quel auteur se cache derrière un photomaton d'enfant, quels poignets tatoués Les Pictos ont photographié, et vous découvrirez un petit bout du Dunkerque de Pascal Dessaint. L'Indic, c'est une proposition pour explorer et découvrir le polar : les séries en DVD, les dernières parutions, une lecture de Dirty Week End par Marie Van Moere, le lien entre Francis Valéry et Gérard Manset, Michael Cimino, les bandes-originales de film... Le sommaire est ici.

Pour lire L'Indic, vous pouvez aller chez votre libraire, ou tout simplement vous abonner. Et c'est le bon moment ! Les 5 prochains abonnés recevront Le poil de la bête, l'extra-ordinaire roman d'Heinrich Steinfest qui sort en poche chez Folio policier, version nouveau design de couverture ! Merci à eux pour ce cadeau.
Mise à jour : tous les romans ont été offerts, merci aux abonnés !

Pour vous abonner, il suffit de retourner un chèque de 28 euros (4 numéros par an) à l'ordre de Fondu Au Noir, 2 rue Marcel Sembat - 44100 NANTES.

James Bond 007 contre Dr No (Terence Young, 1962)

mardi 15 septembre 2015



Premier film de la plus longue saga du cinéma, James Bond 007 contre Dr No présente la plupart des ingrédients des James Bond. Le film, produit pas Saltzman et Broccoli, tourné avec un budget de un million de dollars, est un succès commercial qui donnera lieu à 23 autres opus chez EON Productions.

Avec son générique réalisé par Maurice Binder, son méchant de haute volée (Joseph Wiseman), ses filles dévêtues autrement nommées James Bond Girl (Ursula Andress), son pays-décor (la Jamaïque), sa musique, son casino, sa poursuite en voiture, son véhicule improbable (le dragon qui crache des flammes) et sa baston finale (sur un réacteur atomique), le James Bond 007 contre Dr No réalisé par Terence Young présente la plupart des ingrédients de la série de films à venir. Sean Connery a de gros sourcils et il porte très bien les costumes qu'on lui donne. L'aventure cinématographique commence là, en 1962, deux ans avant la mort de l'écrivain Ian Flemming.

La musique du film, à forte dominante calypso, est signée Monty Norman. Des morceaux sont joués et chantés par Byron Lee and the Dragonaires que l'on aperçoit dans le film ; une version de Under The Mango Tree est chantée par Diana Coupland (la femme de Monty Norman). John Barr, qui composera la musique de nombreux Bond à venir, est crédité pour le James Bond Theme (joué par le John Barry Orchestra) ; ce thème marquera toute la sérieNotons aussi que le morceau Audio Bongo est une version électronique quelque peu inquiétante du thème du film qui n'est pas sans rappeler Kraftwerk.

Emeric Cloche (reprise d'un article de Duclock)

Melody Lane (Petit Polar n°405)

jeudi 10 septembre 2015


Uncle Acid flaire bon le rock psychédélique et le doom. Le morceau Melody Lane sent le sexe, l'adrénaline, la perversion et la mort. Bref, c'est un petit polar sensuel et sanglant. The Night Creeper, le nouvel album d'Uncle Acid and the Deadbeats, vient de sortir chez Rise Above Records. Voilà, vous êtes prévenus.

(Attention, hein, le clip n'est pas pour les enfants)


Michel Embareck, Personne ne court plus vite qu'une balle

mercredi 9 septembre 2015



L'écriture de Michel Embareck, c'est la garantie de ne pas avoir envie de dormir dans les 5 minutes ou de laisser tomber le bouquin à la page 49. C'est aussi la possibilité de noter quelques expressions à replacer au bon moment ; il faut juste trouver le bon moment de ta vie pour caser "un truc qui touillait le gospel au fond d'une lessiveuse de sueur au piment". En cas de baston, le proverbe hindou peut servir pour terroriser l'adversaire : "Tu te fous de nous, boum le genou." Et si par hasard quelqu'un vous met sur le coup pour acheter des rubis, jouez-le blasé et retenez la phrase qui fait pro : "Rien à dire, ce sont des vrais. La buée tient dessus (...)."

Voilà le retour du détective retraité Victor Boudreaux, déjà bien fatigué après Avis d'obsèquesIl tient tout de même la forme et vu ce qui l'attend on espère qu'il prend des vitamines. Comme souvent, son enquête le mène de la Nouvelle-Orléans à la France, avec cette fois un passage par le Vietnam, sur les traces de ses souvenirs de guerre (une guerre que Boudreaux a faite, comme tout privé qui se respecte) et des activités douteuses d'un chanteur altermondialiste au bonnet péruvien. Suicidé, le chanteur. Peut-être la faute à son goût pour le commerce équitable, cette activité qui consiste à "payer le producteur avec une tape sur le cul".

Personne ne court plus vite qu'une balle est dédié à Henri Vernes, Bob Morane et Bill Ballantine. La filiation semble évidente, et l'hommage est à la hauteur. Boudreaux et son acolyte Turnbinton pratiquent le bras de fer aussi bien que le karaoké sans oublier de faire exploser un camion-citerne sur un aéroport avant de quitter le pays en volant un hélicoptère. Incroyable et on s'en fout. Ça défouraille à tout va et l'auteur raconte toujours ses sujets de prédilection, la corruption, les notables, le journalisme, le sport, la musique... Ce monde dépasse notre Victor, et nous aussi un peu, mais comme "l'écriture est une solitude qui tient compagnie", nul doute qu'on va le revoir pour encore quelques épisodes (les héros peuvent-ils mourir ?). 

Personne ne court plus vite qu'une balle, Michel Embareck, L'Archipel, 2015, 18€95, 280 p.

Caroline de Benedetti

The Paperboy (Lee Daniels, 2012)

mardi 8 septembre 2015


Nicole Kidman a changé depuis Dead Calm, mais elle est toujours au top ; Matthew MacConaughey est dans le genre de rôles qui lui vont comme un gant ; John Cuzak est à la fois dégoulinant et flippant ; Zack Efron fait un beau gosse ; David Oleyowo fait le job et la narratrice Macy Gray est parfaite. La brochette d'acteurs est de haut vol.
The Paperboy de Lee Daniels a un côté Zodiac (David Fincher) pour la lenteur et le travail de rendu sur l'époque (ici le début des années 70), sauf que le film est plus outrancier, plus théâtral (un peu dans la veine du Killer Joe de Friedkin) ; mais ici l'outrance passe bien quand le film est sur le mode comédie. Elle s'estompe quand il passe en mode dramatique et cela fonctionne aussi (un mélange des genres plus réussi que dans Cold In July). Le thème de l'ambiguité (un des maîtres mots du noir) des attirances sexuelles est traité avec brio même si la fin reste (une des habitudes du noir) fatalement morale
Reste que je n'ai pas lu le bouquin de Pete Dexter.
Emeric Cloche.

Bouts d'Indic n°11

lundi 7 septembre 2015

(cliquer pour agrandir)

Le 11e numéro de L'Indic date de 2012 et son thème était "Polar & Politique", l'occasion de chercher ce qu'est devenu l'engagement politique dans le polar.

Bitch Better have my money (Petit Polar n°404)

jeudi 3 septembre 2015


Les vacances sont terminées et les Petits Polars du Dj Duclock reprennent. Rihana a trouvé une manière tout à fait polardeuse de régler ses problèmes de créances. Bitch better have my money... le message est clair.



Peur sur la ville (Henri Verneuil, 1975)

mardi 1 septembre 2015


Belmondo joue Belmondo et Ennio Morricone fait du Ennio Morricone. Tout va bien chez Henri Verneuil sauf que le début du film, très mal joué, fait peur et pas dans le bon sens...

Heureusement la scène suivante, celle du bar chez Cacahouètes, sauve ce début et Peur sur la ville annonce la couleur d'un polar teinté d'une légère touche de comédie. S'en suivent deux heures de scènes inégales mais à voir (sur grand écran de préférence, merci au Cinématographe de Nantes). Outre le côté document des années 70 (habit, ville de Paris, pensées de l'époque, intérieur des appartements, vieilles voitures etc) le film possède quelques dialogues réjouissants. Les scènes de poursuites - même celles où Belmondo fait le fanfaron - sont particulièrement molles (ce qui n'est pas dérangeant, c'est un style, un style plutôt surprenant) et personne ne semble savoir tirer avec son arme. Le méchant fait penser à un méchant de James Bond. Les scènes où la presse, la police et la gendarmerie entrent en scène montrent que les temps n'ont pas changé sur le fond (par contre on ne filme plus cela de la même façon maintenant).

Du point de vue époque Peur sur la ville peut se rapprocher d'Un flic sur le toit (Bo Widerberg, 1976).
Emeric Cloche.

 
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