3 jours à tuer, Louis Lanher

lundi 30 mai 2011


Maximillion Cooper a tout : la bagnole et la fille qui va avec. À part ça ? Des effets de style aussi tonitruants que les voitures de course qui défilent tout au long du roman, entre un semi Paris-Dakar renommé Ultimate Race ; une évocation de l'enfance (partie un poil onirique la plus réussie du roman, qui ne manque pas d'évoquer l'univers de Lynch) et un humour un peu comptoir comme au sujet de ce gamin - que Maximillion déteste et va enterrer - : "Il n'y a que le petit Grégory qui reste impassible sur sa balançoire."

Attention, 3 jours à tuer se lit facilement. L'histoire est habile, son aspect légèrement fantastique et les sauts entre passé et présent soutiennent l'attention du lecteur, l'intriguent un peu. Le personnage de Maximillion est juste détestable, ce qui n'est pas forcément un handicap pour faire un bon roman. Sauf là. C'est à ce moment qu'intervient le "flair" ou le "sentiment" du lecteur, avec la probabilité de se planter. Pour moi, ce type superficiel ne m'a pas semblé être à envisager comme une caricature, pas plus que l'auteur ne porte un regard critique à son sujet. Certes, c'est en partie l'histoire d'un homme qui veut chasser l'image de l'enfant complexé et inférieur qu'il a été. Rien de tel qu'une grosse voiture et une fille à baiser dans des hôtels de luxe pour vous requinquer le moral. L'histoire passe par une construction psychologique "complexe", ce qui rehausse la maigreur du scénario. Habilement construit, mais complètement creux, à l'image du personnage qui a inspiré cette histoire (Maximillion existe, et la course s'appelle en réalité Gumball 3000). Si quelqu'un veut lire ce livre, je lui offre bien volontiers, on pourra en rediscuter autour d'un sécateur...

Caroline de Benedetti

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