Doux comme la mort, de Laurent Guillaume

mardi 6 septembre 2011

Laurent Guillaume est flic, un flic en activité, et un flic écrivain. Il y en a beaucoup, à force. Lui, c'est au Mali qu'il exerce pour encore quelques semaines. Ses deux premiers romans, Mako et Le roi des crânes, sont édités par Les Nouveaux Auteurs, maison d’édition affiliée au prix VSD. Laurent Guillaume raconte des histoires de flics, des enquêtes bien sombres, dit-on. Ce qui, mis bout à bout, a tout pour me laisser méfiante.

(Source photo ici)

Au Mali, on dit du cérémonial du thé : « Le premier thé est amer comme la vie, le second est fort comme l'amour et le dernier est doux comme la mort. »

Le nouveau roman de Laurent Guillaume vient de sortir à La Manufacture des Livres. Deux personnages – un flic et un tueur des services secrets surnommé Le messager – vont s’affronter à distance (temporelle et géographique). Les 50 premières pages (ma jauge de « Stop ou encore ») ont failli me laisser en plan. Le style assez lourd (vocabulaire, redondances, excès...) et ces deux gars, l’un meurtri par son histoire personnelle et l’autre impitoyable, ne m’intéressent pas. C’est sans doute le contexte géographique du roman, la chaleur de Bamako, les odeurs de thé, qui ont pris le pas. Les implications de cette histoire en quinconce apparaissent petit à petit, le roman prend corps. L’activité militaire et politique française en Afrique fait une toile de fond assez rare pour retenir l’attention. Les barbouzes montrent leurs dessous... avec comme point de départ les tentatives gouvernementales pour faire libérer un français pris en otage au Mali par Aqmi.

Doux comme la mort est un roman prometteur, car malgré les travers d’écriture et de certains choix scénaristiques, l’auteur construit une histoire honnête, sans pitié pour ses personnages. Il évite ainsi l’héroïsme bravache et la morale larmoyante, préférant l’action. On se prend à imaginer ce que pourrait donner ce roman dépouillé de ses clichés, pour ne laisser que la trame brute des collusions entre politiciens véreux, trafiquants et flics ripoux, le genre d’histoire qui finit pas loin d’une fosse à lisier...
Caroline de Benedetti

Laurent Guillaume, Doux comme la mort, La manufacture des livres, 2011, 18,90 euros, 344p.

2 commentaires:

Patrick a dit…

Abandonné au bout de quarante pages. Insupportable. Une erreur à corriger, donc...

Fondu Au Noir a dit…

Je pense qu'il y a matière, plus loin dans le roman, à séduire le lecteur. Mais c'est aussi vraiment une question de degré de tolérance, car il n'est pas parfait.
Autant j'avais rejeté en bloc Maelström de Stéphane Marchand, autant là, les défauts n'ont pas empêché un petit quelque chose de fonctionner.
Caroline.

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