Avec Le Train, Pierre Granier-Deferre signe son 11ème long-métrage et sa troisième adaptation de Simenon. Nous sommes en 1940, les Allemands arrivent, la population fuit en train. Si Simenon a servi dans l'administration du camp de réfugiés belges de la Rochelle, le réalisateur Pierre Granier-Deferre a lui même vécu l'exode lors de la deuxième guerre mondiale. Ce train embarque toute une humanité, comme une arche. La fuite vers le Sud alterne les moments tragiques et les moments de détente, avec quelques passages franchement drôles. Le film entremêle des extraits d'actualités spectaculaires en noir et blanc (attaque de bombardiers, retraite de populations, destructions de chars d'assauts, piqués d'avions) avec les images du film en couleur et la bande son angoissante de Philippe Sarde. L'effet fonctionne bien, il devient même particulièrement grinçant a un moment.
Georges Simenon est un maître de l'ambiance et du drame. La langueur du film participe pleinement à l'évocation silencieuse des sentiments des divers personnages. Vous verrez un Jean Louis Trintignant rêveur et calme ; la chanteuse Régine (c'est pour elle que Gainsbourg écrit Les p'tit papiers) plantureuse et accueillante ; et Romy Schneider, déjà croisée dans les mardi cinéma avec Le Trio Infernal et Max et les ferrailleurs, parfaite en femme juive fuyant les nazis.
Emeric Cloche.
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