Claire Favan, Apnée noire

mercredi 7 mai 2014



3e roman de Claire Favan, Apnée noire se déroule comme les précédents aux Etats-Unis et utilise la figure du serial killer.

Difficile de se passionner pour une énième histoire de tueur en série. Pourtant, quand le personnage est mis au service d'un scénario original et bien écrit, ça peut fonctionner (voir par exemple Route 66 de Sophie Loubière, ou Monstre de Frédéric Jaccaud).

Mais le style de Claire Favan est celui des moins bons thrillers, il ne fait qu'alourdir les caractéristiques de personnages sans surprise.

Vince retient un instant son souffle alors qu'une terrible émotion le prend à la gorge : colère, frustration, rage même. Il se secoue. La mort frappe souvent de façon injuste. Il devrait être mieux placé que quiconque pour le savoir : son sentiment de révolte est stérile.

Vince, c'est le flic alcoolique et associé de force à Megan, jeune femme du FBI avec laquelle il enquête sur des femmes retrouvées assassinées dans leur baignoire. Le modus operandi est le même que celui d'un tueur en série passé à la chaise électrique. Pendant de longues pages, les explications psychologiques s'étalent. Vous saurez tout sur la souffrance du flic, son opposition à Megan (qui se mue bien sûr en attirance), sur la personnalité trouble de cette dernière, et sur les pensées du tueur livrées dans des passages à la première personne et en italique, bien sûr. 

L'auteur sème une fausse piste versant dans le surnaturel - à laquelle le lecteur ne peut pas vraiment croire - et réserve une surprise pour le coup assez imprévisible, mais totalement abracadabrante. Il faut véritablement être dans un bon jour pour se laisser emporter par ce roman dont l'essentiel pourrait tenir en 50 pages débarrassées du superflu (il n'en serait que meilleur. Court, mais meilleur.) 300 pages de superflu, c'est beaucoup. 

Claire Favan, Apnée noire, Editions du Toucan, 2014, 352 p., 13,90 €.

Caroline de Benedetti

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