Battues, Antonin Varenne

vendredi 3 juillet 2015


Il flotte une ambiance de film de Chabrol croisé avec du James Gray. Une histoire de clans dans un décor de petite ville où les amoureux sont maudits comme il se doit. L'injustice qui marque la vie de Rémi provoque des picotements et l'envie de hurler chez le lecteur : c'est l'histoire du fort contre le faible, et de celui que des gens veulent écraser à tout prix. Les drames ne se nouent pas derrière les murs mais en pleine nature, parce que la terre est l'objet de toutes les convoitises. Dans la ville, dans la forêt et sur le Plateau, au milieu des arbres et des sangliers, tout est rude mais les sentiments humains emportent la palme. Ils font faire bien des choses aux Hommes, parfois de belles, mais ils les transforment souvent en individus détestables. 

Antonin Varenne installe les éléments dramatiques dans une habile narration qui mêle les temporalités et fait monter la pression. La puissance du personnage de Rémi, dont l'innocence parfois incertaine vient mitiger la sympathie qu'il suscite, est appuyée par des personnages secondaires forts. Comme Crocs paru dans la même collectionle roman évoque des individus à part, qui ne se fondent pas totalement dans la société et tentent d'y vivre en échappant le plus possible à ses contraintes. Il raconte la vie dans une petite ville, rêver d'y échapper, y parvenir ou échouer. Rémi devra trouver la paix, et c'est peut-être le seul reproche qu'on pourra faire au roman : sa fin.

Antonin Varenne, Battues, Ecorce/La Manufacture de Livres 2015, 17,90 €, 278 p.

Caroline de Benedetti

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