Je reste roi d'Espagne, Carlos Salem

mercredi 2 novembre 2011

Qui suis-je ?
Comment vivre ? Ce que je suis correspond-il à ce que je veux être ?

Roman après roman, Carlos Salem cherche la réponse. Voici Je reste roi d’Espagne ; la route est de retour, tout comme la poésie et l’onirisme d’Aller Simple, et une galerie d'individus incroyables, à l’image de ce devin amnésique qui explique aux gens leur passé pour compenser son absence de souvenirs. D’ailleurs, tous les personnages ont perdu quelque chose : l’amour bien sûr, la mémoire, l’insouciance ou la mélodie, comme le chef d’orchestre et son incroyable voiture.

Le polar est un miroir social, serine-t-on souvent. Le réalisme et la noirceur sont convoqués, dans des schémas qui manquent parfois d’originalité. La force de Carlos Salem tient dans cette alchimie entre une utilisation maximale de la langue (il faut rendre hommage à la traductrice) et l'image qu'il nous donne à voir du monde.

« L’honnêteté en politique est un état gazeux qui peut se disperser dans le vent de la nécessité, des intérêts du parti ou de la tendresse pour le fauteuil qui aura fini par prendre la forme de son cul. »

Comme je le dis dans le dernier Indic, Salem c’est un peu Alice au pays des merveilles, une promenade de l’autre côté du miroir. On y trouve des individus perdus dans la société et dans un costard mal taillé, à l’image de Txema et ses déguisements, ses fausses identités qu’il endosse avec bonheur pour ses enquêtes.

Pendant que certains sauvent le roi d'Espagne, d'autres travaillent à la renaissance d'un genre.

Carlos Salem, Je reste roi d'Espagne, Actes Noirs, 2011, 22 euros, 397 p.

(Caroline de Benedetti)

1 commentaire:

rotko a dit…

c'est noté sur mes tablettes du crime ;-)

merci de le signaler http://tinyurl.com/62saebo

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