Roman noir et intégrisme, bonne année 2012 !

dimanche 1 janvier 2012

L'avènement d'Internet et des millions de blogs qu'il a permis de générer, a rendu possible la diffusion massive d'énormes contresens à propos de la signification du terme "roman noir". J'ai renoncé depuis longtemps à répertorier les ouvrages consacrés à la quête sanglante d'un tueur en série et que les commentateurs, avec beaucoup d'enthousiasme, mais une singulière absence de culture policière, qualifient de roman noir. Ne reculant pas devant la demi-mesure, certains vont même jusqu'à préciser qu'il s'agit d'un roman noir "très noir de chez noir" ; d'autres ajoutent subtilement que le livre "est bien davantage qu'un roman policier", formule banale et désuète qui apparaît comme une résurgence de cette époque bénie où ceux qui "savaient", expliquaient au petit peuple que le polar n'était pas de la littérature - n'hésitant pas à l'affubler du terme affligeant de paralittérature. Certains de ces commentateurs, pris la main dans le sac à propos de leur insuffisance professionnelle, n'en conviennent pas et se révoltent contre ces intégristes que nous sommes en refusant que l'expression "roman noir" soit utilisée sans vergogne et à toutes les sauces. Loin de moi l'idée de me muer en gardien du temple. Pour autant, je souhaite que tous les textes qui suivent permettent au plus grand nombre de lecteurs de cerner les ouvrages qui appartiennent à ce genre noir que nous aimons et ceux qui n'en font pas partie. Et surtout que cette expression inadaptée "roman noir très noir de chez noir" apparaisse désormais aussi ridicule que "roman d'énigme très énigme de chez énigme" ou "thriller très thriller de chez thriller".

Claude Mesplède, Du roman noir au film, revue Mouvements, Automne 2011

Nous sommes heureux de lire ces propos de Claude Mesplède, qui forment l'introduction à son article sur le roman noir. C'est revigorant. Nous partageons son constat, que nous tentons chaque jour de prolonger par des actes, avec l'association et le magazine L'Indic. Puisse 2012 nous permettre de continuer à découvrir le genre et ses qualités, en dehors des chemins bien tracés et des phrases toutes faites, grâce aux nombreuses personnes avec lesquelles nous avons le plaisir de travailler.

On pourra pour finir mettre cette introduction en parallèle avec l'édito du 1er numéro de la revue Thriller (1982), rédigé par Richard D. Nolane.

2 commentaires:

Claude Le Nocher a dit…

Bonne Année 2012 haletante avec des romans mieux que des polars, écrits par de futurs Maîtres du genre.
Amitiés.

Editions Ecorce a dit…

Très bonne surprise ce dossier dans la revue Mouvements. Merci pour l'info.

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