Le Briseur d'âmes, du thriller qui tient la route.

vendredi 23 mars 2012


Début coup de poing qui sent le brûlé et rebondissements bien amortis, chapitres en forme de compte à rebours et crochets un peu partout, sensation de stress et d’oppression ; je baisse les yeux sur les chiffres en bas de pages, c’est sûr, elles se tournent toutes seules… et le livre ne m’est toujours pas tombé des mains malgré une ou deux petites baisses de régime et quelques appels scénaristiques faciles. Bon sang, je suis en train de lire un thriller et j'aime ça.
Tous les ingrédients du thriller sont là : cette façon de poser au lecteur les questions qu’il doit se poser pour faire monter la pression, les découvertes et rebondissements toutes les deux pages quand ce n'est pas tous les paragraphes. Et ça fonctionne, je pense à John Carpenter par moments ! Surtout pour l’ambiance dans cet hôpital psychiatrique coupé du monde par une tempête de neige à Noël (les fans auront reconnu Assaut sur Central 13) ; je jubile et je flippe.  Le contrat est rempli, le suspense et l'angoisse sont là et une fois le livre terminé tout retombe sur ses pattes. Chapeau. 

Une chose me semble importante à dire : à part une entrée en matière plutôt affreuse il n’y a pas de surenchère sanglante ou de complaisance macabre dans Le briseur d’âmes. On s’approche du roman d’enquête (ou roman jeu) : l’auteur s’amuse à planquer ses indices et à nous donner des pistes. La solution est là sous nos yeux, amenée par divers canaux (les indices propres à l'histoire et quelques clins d’œil bien sentis au lecteur par le biais de références au genre). Il y aurait une étude à faire sur la façon dont cette mécanique fonctionne non seulement du point de vue rythmique, mais aussi sur le plan de l'écriture - le choix des champs lexicaux, des clichés, le découpage des phrases - qui tout en restant classique en apparence pourrait bien être travaillée de très près.

Emeric Cloche.

Sebastian Fitzek, Le briseur d’âmes, l’Archipel, 2012 (traduit de l'allemand par Penny Lewis), 267 pages, 19,95 euros.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Si c'est mauvais, je t'envoie un colis avec rat mort dedans.

A

Emeric Cloche a dit…

Mais alors... je saurai que c'est TOI ! Dans la catégorie THRILLER ce livre est tout à fait JOUISSABLE (comme dirait maître DANILO). Je pense que je vais lire d'autres Fitzel pour voir ce que cela donne, si le gars arrive à varier ses effets. Oui, j'aime vivre DANGEREUSEMENT.

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