Les références et les clichés pullulent pour qualifier le nouveau film de David Michôd : post-apocalyptique, crépusculaire, road movie, Des souris et des hommes... Le mieux est encore d'aller le voir pour se faire son idée. Si The Rover souffre de quelques longueurs, sa narration en non-dits et sa réalisation en font un film d'anticipation marquant, auquel on pense longtemps après l'avoir vu.
Contexte
"10 ans après la chute" : voilà la seule indication donnée au début du film pour expliquer la terre de violence et de misère que le spectateur va voir et percevoir à l'écran : humains accrochés sur des croix ou des poteaux électriques au bord de la route, maisons abandonnées, individus armés, trains de marchandises aux inscriptions chinoises gardés par des hommes en armes propres sur eux, ambiance poisseuse et désespérée.
Personnages
Dans des paysages évoquant une splendeur déchue, un homme très énervé par le vol de sa voiture part à la poursuite des voleurs, qui se trouvent être des braqueurs. Ce personnage énigmatique, ancien agriculteur, blessé, visiblement traumatisé, vient d'on ne sait où. Sur le chemin, il va rencontrer le jeune Ray, attardé et naïf. Au fur et à mesure de leur avancée leur relation évolue et les positions changent. Michôd filme leurs émotions au plus près et la liberté laissée au spectateur d'imaginer leur histoire est appréciable. On peut reprocher à Robert Pattinson ou Guy Pearce d'appuyer parfois un peu trop leurs mimiques, il reste que leur jeu donne une grande puissance aux personnages. Pas question de héros sympathique ou glorieux, Ray et Eric vivent dans un monde où les comportements sont poussés à l'extrême. Comment s'y comporter ? À quoi se rattacher ?
Caroline de Benedetti & Emeric Cloche.
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