A most violent year (J.C. Chandor, 2015)

vendredi 2 janvier 2015


Le troisième film de J.C. Chandor (Margin Call, All is lost) s'attaque au rêve américain et au capitalisme. Tout y est : l'État (procureur et police), les prolos qui n'ont rien, les entrepreneurs et leur discours sur l'audace et la prise de risque ; le capital qui au final est la seule arme (avec la violence qui permet de se l'accaparer).

À New York, 1981 a été une des années les plus violentes (le film, à travers les actualités radiophoniques, égrène les exemples). Ronald Reagan arrive au pouvoir, et il est permis de se demander de qui provient la violence.

Les métaphores sont partout. Dans l'image des pauvres (conducteurs de camions de fioul et petites frappes qui les volent) qui décampent ensemble devant la police. Dans les personnages magnifiquement interprétés qui possèdent l'ambiguité des grandes figures du film noir. Rien de tape à l'oeil ou d'outré ici, tout est dit en finesse dans des mouvements, des regards, une construction de scène, un dialogue. La sobriété se détecte jusque dans l'usage de la musique, que tant de films transforment en un outil de répétition de l'image.

L'histoire ne laisse aucune doute sur son constat. Ce n'est pas la victoire d'un homme qu'elle célèbre, mais la victoire d'une classe et d'une idéologie, malgré toute la bonne morale dont le personnage - par ailleurs nuancé - tente de se parer.


Caroline de Benedetti et Emeric Cloche.



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