L'assassin habite au 21 (Henri-Georges Clouzot, 1942)

mercredi 2 décembre 2015


Un tueur en série qui signe Monsieur Durand sévit dans un quartier de Paris. Voilà une affaire pour Wens (Pierre Fresnay) et sa compagne Mila (Suzy Delair)...

Drôle, légèrement érotique et saupoudré de dialogues savoureux et allusifs, l'adaptation du roman de Stanislas-André Steeman au cinéma par Henri Georges Clouzot est une réussite ; d'autant plus qu'il s'agit du premier long métrage du réalisateur (qui a déjà travaillé sur de nombreux films en tant que dialoguiste avec des adaptations de Simenon et de Steeman).

Tiré d'un roman d'enquête, L'Assassin habite au 21 ouvre bien la voie à un autre opus criminel, social et tout aussi indispensable : Le Corbeau, que l'on peut regarder dans la foulée en gardant en mémoire le fait que ces deux films ont été réalisés pendant l'occupation allemande. Le côté sombre (et légèrement érotique) étalé dans la scène d'ouverture plane en filigrane sur tout le film, parfois brouillé par quelques scènes étranges. La scène qui vient après l'ouverture voit la hiérarchie remettre - de chef en petits chefs - ses responsabilités dans les mains du subalterne et illustre bien la maxime "la hiérarchie, c'est comme les étagères, plus c'est haut, moins ça sert". Le côté comédie est tout de suite palpable, On notera aussi une utilisation de la caméra subjective pour des scènes de meurtres, qui ne sera pas sans rappeler Le Voyeur de Michael Powell, tourné une vingtaine d'années plus tard. 

Emeric Cloche


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