Correcteur

lundi 6 décembre 2010


Nous entamons ici une série visant à relever - pour rire, pour se moquer, pour se rendre compte de l'état de l'édition...- les coquilles, les erreurs de construction, les incohérences, bref, tout ce qui peut clocher dans un roman pourtant parvenu dans les rayons de la librairie.

Avec ce premier passage, nous vous laissons enquêter vous-même pour trouver la (grosse) faille :

"- Une fois pendu, ils l'ont vidé comme un poisson. Puis ils lui ont bourré l'intérieur de pellicule, à la place des intestins. Le légiste est assez formel là-dessus : la victime était déjà décédée à ce moment-là, en témoignent les pétéchies dans ses yeux. Mort par asphyxie. On ignore encore si c'est à cause de la pendaison.
Le chat se glissa vers la porte d'entrée et miaula pour sortir. Lucie lui ouvrit, puis regarda l'une des photos. Le vieil homme, ouvert du cou au pubis. Ses tripes répandues sur le sol, tombées de plus d'un mètre de hauteur. Ses yeux manquaient. Enucléation, là aussi. À la place, deux petits morceaux de celluloïd enfoncé dans les orbites, qui pouvaient laisser croire qu'il portait des lunettes fumées.
- Ses yeux...
- Disparus."

N'hésitez pas à nous faire part de vos trouvailles par mail. Quant à l'auteur du passage ci-dessus, pour connaître son nom sélectionnez/surlignez la ligne ci-dessous.
Franck Thilliez, Le syndrome E, Fleuve Noir, 2010

4 commentaires:

Julie DH a dit…

Mais vous n'avez rien compris ! Ce sont des pétéchies en suspension ! ;o) Ou alors le personnage a quatre yeux, ce qui n'est pas exclu non plus.

Voilà ce que ça donne quand on réduit le nombre de correcteurs et de relectures à peau de chagrin...

Anonyme a dit…

"deux petits morceaux de celluloïd enfoncé dans les orbites, qui pouvaient "

logiquement enfoncé devrait être accordé au masculin pluriel. surtout quand après le "pouvaient" se conjuguent avec les "deux petits morceaux" et non pas le "celluloïd".

Hervé a dit…

Des coquilles dans un premier tirage, même chez un éditeur "équipé" question correction, c'est inévitable. Mais dans un tirage réalisé en 2010 d'un livre publié 10 ans auparavant et maintes fois réédité, c'est plus difficilement excusable. Ci-après 2 phrases d'un polar connu d'auteur connu, et ce ne sont que des exemples parmi d'autres dans les 50 premières pages :

"[...] ça m'étonnerait qu'un jury composé de pères et de mères imaginent que votre client s'occupe de l'enfance nécessiteuse."

"Lévine pressentait qu'il n'avait pas à faire à un quelconque puritain allumé mais à un malade grave."

L'auteur n'y est pour rien...

Emeric Cloche a dit…

A trop vouloir massacrer certains auteurs en oublient ce qu'ils ont fait subir...

Tiens du drôle, pas une erreur mais un peu lourd : “Je m’en vais mettre les fers au feu pour tirer les vers du nez de Mme Barbançon afin de voir ce qu’elle a dans le ventre ! “(Eugène Sue dans Les Sept pêchés capitaux)

Et cette bourde de Ponson du Serail : “D’une main il leva son poignard, et de l’autre il lui dit…” (qui peut-être un effet de style, tout dépend de ce qu'il lui dit !)

On peut en trouver quelques autres au chapitre " de l'art de ne pas se relire" du bouquin de Joseph Vebret : "Friandises littéraires".

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