Morceaux choisis : Anne Rambach

vendredi 15 mars 2013


Anne Rambach est interviewée par Julien Védrenne dans L'Indic n°14.
Son roman Ravages y est également chroniqué.

Pour vous mettre dans l'ambiance, quelques extraits du roman :

 - Je suis beaucoup mieux dans mon quartier huppé avec ses bonnes écoles privées, ses belles pelouses, ses oiseaux qui chantent le matin devant mes fenêtres. J'ai pas volé cette vie et j'en profite. (Il sourit). Le corollaire de ça, c'est accepter de cacher ce que je pense. Aujourd'hui, on est censés être subtils, dialoguer, faire la part des choses, s'intéresser aux individualités et vivre tous ensemble... (Son sourire se figea.) Ce que me rappellent les papiers que vous venez de me donner, c'est que la guerre continue, avec ou sans nous. Ceux qui la mènent ne font pas officiellement de politique. Ils n'ont pas de maître à penser, pas de meneur, pas de leader. Ils ne vont pas au Parlement pour défendre leurs idées - ils ne fréquentent que les couloirs. Ils ont un plan de bataille et ils s'y tiennent. Ils sont prêts à tuer pour atteindre leur but s'il le faut. Et ils tuent. (Il posa un doigt sur ses lèvres.) Mais, chut, il ne faut pas le dire...


Depuis que j'ai commencé cette enquête, je suis frappée du fatalisme qui nous caractérise, de notre soumission, de notre indifférence à tout ce qui devrait nous soulever le coeur. Alors que les plus vives polémiques naissent sur les pannes de l'Eurostard par temps froid, nous sommes apathiques (je m'inclus dans le "nous" sans aucune réserve) devant les révélations sur la corruption, la mise au pas de la presse ou de la justice, la captation des richesses par une frange étroite de la population, captation qui serait, paraît-il, sans rapport avec l'extension incessante de la pauvreté. Rien ne nous atteint plus. Même pas la mort annoncée de 100 000 personnes.

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