Après un roman consacré à la seconde guerre mondiale, Sylvain Forge change d'univers pour une pure enquête policière. Avec La trace du silure, il confirme son attachement au cadre historique en liant une enquête nantaise à l'histoire de la dictature en Argentine. Souvent, les causes des drames présents sont à rechercher dans le passé.
Le roman n'est pas exempt de faiblesses. Le lien entre l'Argentine et le cadavre dans le bunker semble un peu improbable. L'histoire de l'extrême-droite à Nantes ne s'intègre pas vraiment à l'ensemble. En même temps, l'enquête menée par les flics possède un ton original, elle est portée par des personnages qui - si on peut leur trouver des aspects clichés - rendent l'ensemble agréable. Est-ce pour l'attachement que procure Isabelle, la jeune flic dans un monde d'hommes ? Est-ce grâce à l'étrange ambiance qui règne sur l'île où le cadavre est retrouvé ? Pour la Loire et les personnages qui l'habitent, du plongeur au flic retraité ? Parce que la mort de l'ex-flic réserve une surprise ? L'auteur montre de l'ambition. Il a épuré son style et sa maîtrise s'affirme.
Sylvain Forge, La trace du silure, Toucan Noir, 2014. 302 p. 17,90 €
Caroline de Benedetti
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire