Le polar ferroviaire a un représentant qui a marqué tous ses lecteurs : Londres Express de Peter Loughran. Terminus mon ange est aussi un huis-clos dans un wagon, avec le récit-confesssion d'un personnage qui chemine vers la destruction.
"Alors, pourquoi ce qui est juste et beau dans des films superbes, ça deviendrait exactement le contraire quand c'est en vrai qu'on essaye de le faire, d'être beau et juste, autant que c'est possible dans cette époque ni belle ni juste, et plutôt triste à cause de ça faut bien le reconnaître."
Un homme et une femme se retrouvent seuls dans un compartiment. Observation, regards, paroles... Il vaut mieux ne pas dire grand chose de leur histoire, sous peine de tout dire. Ça tombe bien, l'intérêt de ce court roman vient aussi du style. D'abord, le narrateur se dévoile à coups de comparaisons ramenant à un temps meilleur. Le procédé est un peu lourd et puis il s'allège en même temps que le face à face progresse. Les longues phrases de Lilian Bathelot tournent autour de leur sujet et dessinent les contours du narrateur : un braqueur traqué. L'écriture tranche face à cette mode qui consiste à produire des phrases courtes, définitives et spectaculaires.
Avec Terminus mon ange, l'auteur installe son lecteur dans une sorte de film muet où tout se passe dans les silences et les effleurements. C'est un voyage pour décider d'une vie, une heure intense et décisive pour le personnage principal.
Avec Terminus mon ange, l'auteur installe son lecteur dans une sorte de film muet où tout se passe dans les silences et les effleurements. C'est un voyage pour décider d'une vie, une heure intense et décisive pour le personnage principal.
Lilian Bathelot, Terminus mon ange, La manufacture de livres, 2014. 10 €
Caroline de Benedetti
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