Mademoiselle solitude, Bill Pronzini

vendredi 7 mars 2014

Si vous n'avez pas encore lu Bill Pronzini, notamment pour la série du Nameless detective (le détective sans nom), voilà une lacune à combler sans tarder. L'auteur fait partie des classiques, on trouve beaucoup de ses romans dans la vieille Série Noire, celle avec les pubs de parfum Balafre en 4e de couv'. Mais il ne faudrait pas trop l'imaginer comme un auteur qui prend la poussière. Bill Pronzini est vivant, et il continue d'écrire. Malheureusement, ses romans ne parviennent plus jusqu'en France, faute d'un éditeur pour le publier depuis 1996. L'occasion de se rattraper a été offerte par Denoël, avec la parution en 2013 de Mademoiselle solitude (Blue lonesome, 1995).



Jim Messenger est un héros banal, un comptable, même pas un anti-héros. Un jour dans un restaurant, il est touché par le désespoir d'une jeune fille. Le voilà parti dans les rues de San Francisco à la recherche de son identité.

Comme dans le magistral Le crime de John Faith, l'auteur montre un groupe d'individus liés par la haine de l'autre, cette personne qu'on ne comprend pas bien, ici une femme pas comme les autres, avec son indépendance et son caractère. Quand cette "mademoiselle solitude" est accusée d'avoir tué son mari et son enfant, toute la petite ville répand sa haine stupide, nourrie par la différence. La bêtise populaire s'étale, celle des gens ordinaires remplis de leur pseudo bon-sens. Jim Messenger "étranger en terre étrangère" va découvrir avec stupéfaction ces sentiments violents. À vivre ainsi dans le désert, la poussière et la violence latente, ce brave gars de bureau va quitter ses oripeaux de citadin et trouver un costume à sa taille. Résoudre le crime et accomplir son destin : les mamelles du roman noir, à la magistrale sauce Pronzini.

Bill Pronzini, Mademoiselle solitude, Denoël, 2013. 20,90 €, 336 p. Traduit par Frédéric Brument.

Caroline de Benedetti

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

 
◄Design by Pocket